Les élus du personnel de la banque LCL, filiale de Crédit Agricole SA, ont alerté la direction sur les mauvaises conditions de travail qui conduisent à « un taux record de démissions », a appris vendredi l'AFP de sources syndicales.

Dans une lettre adressée le 10 mai à la direction, les différents syndicats ont dénoncé « l'immobilisme de la direction, son inaction, sa mauvaise volonté », qui ont conduit à ce que « les conditions de travail des salariés ont continué de se détériorer, contribuant à nuire à leur santé physique et psychologique ».

Les syndicats citent ainsi « un taux record de démissions » en 2022, à 5,7%. En 2022, 967 salariés ont décidé de quitter LCL, soit une hausse de 27% par rapport à 2021 et de 30% par rapport à 2019. Les rédacteurs de ce courrier alertent également sur « un record absolu du nombre de jours d'absence pour maladie à 258 534 jours, en hausse de 17% par rapport à 2019 ».

« Constat désastreux »

« Face à ce constat désastreux », les élus, dont le mandat arrive à échéance en juin, réclament à la direction la tenue d'une réunion « extraordinaire dans les jours qui viennent ».

« Sous les excellents résultats financiers se cache une tragédie humaine, bien loin des discours officiels de responsabilité et d'engagements sociaux », dénonce dans un tract FO, deuxième syndicat de la banque. « Ça fait plusieurs années qu'on alerte la direction, on l'a fait à plusieurs reprises, mais ça n'a pas fait bouger les choses », a déploré auprès de l'AFP Emmanuel Hergott, délégué syndical national CFDT, troisième syndicat de LCL.

Contactée par l'AFP, la direction n'a pas souhaité faire de commentaires. Mi-janvier, quelque 200 salariés de la banque s'étaient rassemblés à Paris, et plusieurs agences avaient fermé en raison d'une grève pour réclamer des hausses de salaires et de meilleures conditions de travail.