Cinq syndicats de BNP Paribas Personal Finance, la filiale de crédit à la consommation de la première banque française, ont déploré lundi une « situation très dégradée » dans l'entreprise sur fond de suppressions de postes et de négociation d'un plan de départs volontaires.

Tous les salariés de BNP Paribas Personal Finance « font actuellement face à une situation très dégradée », affirment de concert les représentants de la CFDT, de la CFTC, du SNB, de l'Unsa et de FO dans une déclaration faite en conseil d'administration et transmise à la presse. « Le climat social est déplorable » au sein de l'entreprise, continuent-ils.

Syndicats et direction sont engagés dans un processus de négociations depuis l'annonce début février de la suppression de 921 postes en France sur les quelque 5.000 que compte cette filiale.

BNP Paribas Personal Finance avance notamment l'argument du retour de l'inflation, qui pèse sur la demande.

Ses marges sont aussi comprimées par, d'un côté, l'augmentation du coût de l'argent qu'elle emprunte sur les marchés et, de l'autre, par le taux d'usure, un taux de crédit plafond destiné à protéger l'emprunteur.

Les syndicats questionnent de leur côté les choix stratégiques et « les exigences de rentabilité hors-sol » du groupe.

« Effort disproportionné »

« L'effort demandé aux salariés de BNP Personal Finance pour redresser la situation (...) est totalement disproportionné », jugent-ils. « Face à une issue décevante de la négociation menée, pensez-vous réellement que (...) nos organisations syndicales resteront inertes et passives ? », ajoutent-ils.

Première banque française, la maison mère BNP Paribas se porte par ailleurs très bien.

Elle a enregistré un bénéfice net record de 4,4 milliards d'euros au premier trimestre, dopée par la cession de sa filiale américaine Bank of the West, après avoir engrangé un peu plus de 10 milliards d'euros sur l'ensemble de l'année dernière, largement distribués aux actionnaires.

BNP Paribas Personal Finance, connue notamment en France via sa marque Cetelem, est aussi jugée en appel à partir de lundi à Paris pour pratique commerciale trompeuse et recel, plus de trois ans après avoir été lourdement condamnée.

La filiale de BNP Paribas est soupçonnée d'avoir dissimulé les risques de ses prêts Helvet Immo au préjudice de milliers d'emprunteurs.