Quelque 200 salariés de la banque LCL, filiale de Crédit Agricole SA, se sont rassemblés mardi à Paris, alors que plusieurs agences étaient fermées en France en raison d'une grève pour des hausses de salaires et de meilleures conditions de travail.

Au total, 7% des agences LCL sont fermées en France, sur un total de plus de 1 700, a indiqué à l'AFP la direction, qui « regrette ce mouvement de grève ». L'accueil des entreprises et des professionnels ainsi que la banque privée ne sont pas touchés. Dans certaines régions, le taux de gréviste atteint selon les syndicats entre 30% et 50% du personnel. « Pas mal d'agences sont fermées », avance Danièle Gourdet, déléguée syndicale nationale FO.

Des augmentation « avalées par l'inflation »

Les syndicats FO et CFDT, respectivement 2e et 3e syndicat de la banque, avaient appelé vendredi les salariés à faire grève, dénonçant dans un communiqué une « avarice extrême ». Les deux organisations se sont offusquées du refus de la direction d'accorder une augmentation générale pour 2023 après les 2,9% en moyenne obtenus en juillet, un niveau bien inférieur à l'inflation.

A cette augmentation versée « dès juillet 2022 » à titre d'avance pour 2023, s'ajoutent des « mesures individuelles » de l'ordre de 3,5%, avait réagi LCL, faisant valoir une « hausse individuelle moyenne de 6,4% ». Par ailleurs, les primes à venir « devraient être supérieures en 2023 à celles versées en 2022 » quand elles représentaient « plus de deux mois de salaires par collaborateur ».

Parmi les manifestants rassemblés devant le siège historique de LCL, Charline Joliveau, déléguée syndicale CGT, a dénoncé des augmentations « avalées » par l'inflation.

« Pression commerciale »

Le syndicat Autrement Solidaires, 4e formation, avait de son côté appelé à la grève dès la rentrée, et dénonce également, par la voix de son secrétaire Thierry Cornu, « les conditions de travail » dégradées par des postes laissés vacants et la « pression commerciale ».

Des postes vacants alors que « les objectifs commerciaux ne sont pas revus à la baisse » pour autant, a abondé Mme Gourdet auprès de l'AFP. « Les démissions se multiplient » et la banque « a beaucoup de mal à recruter », ont aussi dénoncé l'intersyndicale FO et CFDT dans leur appel à la grève.

Le SNB, premier syndicat chez LCL qui n'est pas membre de l'intersyndicale, a invité les salariés « à manifester (leur) mécontentement en participant au mouvement social » et plusieurs employés au dossard du syndicat étaient présents mardi à Paris, a constaté un journaliste de l'AFP.

Sur les neuf premiers mois de 2022, LCL a enregistré un bénéfice net de 676 millions d'euros, en hausse de 17,7% sur un an.