La banque mutualiste BPCE a publié jeudi un résultat net proche de son niveau record de 2021, à 4 milliards d'euros, assorti d'un chiffre d'affaires stable sur un an à 25,7 milliards d'euros, mais elle a montré des signes de ralentissement en fin d'année notamment en gestion d'actifs.

« Dans un contexte économique et financier défavorable pour certaines de nos activités, nous avons continué à faire grandir nos fonds de commerce sur tous nos segments de clientèle en conservant une gestion prudente de nos risques et une bonne maitrise de nos charges », a indiqué dans un communiqué Nicolas Namias, président du directoire depuis début décembre.

Le produit net bancaire (PNB), équivalent du chiffre d'affaires pour le secteur, s'est élevé à 6,3 milliards d'euros entre octobre et décembre, soit 10% de moins que sur la même période de l'année précédente.

Celui du pôle « Global Financial Services », abritant les métiers dits « mondiaux » dont la gestion d'actifs issue de la banque Natixis, a continué à souffrir en fin d'année (-21% au quatrième trimestre sur un an).

En cause, la « forte baisse » de l'activité de gestion d'actifs « qui a connu une année particulièrement difficile (...) en raison de la forte hausse des taux d'intérêt et de la baisse des marchés actions », a précisé la banque.

Le résultat net du quatrième trimestre fléchit encore davantage (-33%) pour atteindre 549 millions d'euros.

Les résultats impactés par la hausse du taux du Livret A

La remontée du taux du Livret A de 0,5% en début d'année 2022, à 2% à partir du 1er août, a continué de peser sur les revenus des réseaux du fait de la part de marché historiquement importante de la Caisse d'Epargne dans l'épargne réglementée.

Cette charge vient peser immédiatement sur l'ensemble de son stock d'épargne réglementée, contrairement aux hausses des taux de crédit qui, plus lentes, ne s'appliquent surtout qu'aux nouveaux prêts signés.

Elle affectera encore plus lourdement l'année 2023, le taux du Livret A étant passé depuis le 1er février à 3%. A ce taux-là, la rémunération en année pleine des épargnants représente près de 2 milliards d'euros pour BPCE.

La banque mutualiste a également provisionné 2 milliards d'euros en 2022 –dont plus d'un tiers au quatrième trimestre– au titre du risque de défaut de ses clients, en vertu d'une politique en matière de coût du risque qualifiée de « prudente ».