Très affectés par la hausse des prix, les Français parviennent encore, en majorité, à maîtriser leurs fins de mois. Ce n'est pas le cas des plus fragiles, qui subissent des dépassements de découverts en forte hausse.

Quel est l'impact de l'inflation sur nos portefeuilles ? Un sondage publié aujourd'hui par Panorabanques et Poll&Roll apporte une réponse chiffrée : 112 euros. Soit la hausse, estimée par les Français, des dépenses mensuelles, liées surtout à la hausse des prix de l'alimentation (citée par 84% des sondés), des carburants (72%) et de l'énergie (63%).

Cette hausse, qui représente tout de même 4,5% du salaire moyen dans le secteur privé (2 518 euros nets par mois en 2020) ne semble pas encore déstabiliser le budget des Français. Certes, le découvert moyen monte à 239 euros (contre 232 euros l'an dernier). Mais il reste inférieur à 2020 (246 euros), selon la même étude. La part des sondés à découvert au moins une fois par an reste stable : 47% cette année, contre 46% en 2021. 20% le sont tous les mois, contre 19% l'an passé. En clair, les Français parviennent encore, en général, à compenser la hausse des prix en limitant leurs dépenses de consommation.

Le pessimisme, toutefois, règne : 55% des personnes sondées par Poll&Roll pensent que l'inflation va fortement augmenter d'ici à un an. Début août, 51% des personnes interrogées dans le cadre d'un sondage exclusif réalisé par YouGov France pour MoneyVox, anticipaient déjà un recours plus fréquent au découvert dans les mois à venir.

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Des dépassements de découverts en forte hausse

Les moyennes, comme souvent, sont trompeuses. Le sondage confirme, sans surprise, que l'inflation touche plus durement les Français déjà fragilisés. Ceux qui n'ont pas de découvert autorisé d'abord : ils sont un peu plus de 10%. Ceux, ensuite, qui ont déjà perdu le contrôle de leur budget. Le montant moyen des découverts non autorisés est en hausse de 11%, à 317 euros contre 284 euros l'an passé.

On en connaît les conséquences : si le coût d'un découvert négocié avec la banque reste limité, tout dépassement entraîne un flot de frais d'incidents, qui peut rapidement se chiffrer en centaines d'euros, accélérant encore la dégradation de la situation financière. Un risque que le gouvernement n'a malheureusement pas considéré dans ses récentes négociations avec le secteur bancaire, se contentant d'une promesse de limitation de la hausse des tarifs bancaires en 2023.

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