Le Crédit Mutuel Arkéa chercherait un repreneur pour sa cagnotte en ligne acquise en 2015, dans un contexte où Leetchi a besoin d'être rapidement recapitalisée.

Le Crédit Mutuel Arkéa a-t-il décidé de se séparer de sa fintech Leetchi pour stopper l'hémorragie ? Selon le média économique Les Echos, le groupe breton cherche effectivement à revendre sa cagnotte en ligne Leetchi, acquise en 2015 pour plus de 50 millions d'euros, et sa filiale de paiement Mangopay, qui permet notamment à des plateformes de crowdfunding de collecter les dépôts des investisseurs. La banque allemande Deutsche Bank aurait été mandatée pour trouver le repreneur idéal.

Ce repreneur va a priori devoir mettre la main au portefeuille. Créée en 2009, Leetchi, qui se revendique leader européen de la cagnotte en ligne avec 14 millions d'utilisateurs pour 70 salariés, a besoin de se refaire une santé comptable et financière. Malgré un chiffre d'affaires en progression, Leetchi a perdu en cumulé 6,7 millions d'euros depuis 2017, dont 3,6 millions sur la seule année 2020.

En quête de capitaux

La situation est telle que son actif net - c'est-à-dire ce que récupèreraient les actionnaires s'ils liquidaient la société - est désormais inférieur à la moitié de son capital social - ce que les actionnaires ont apporté –, soit 567 000 euros précisément. Au printemps dernier, cette situation a amené la fintech devant une assemblée générale extraordinaire afin de statuer sur son avenir : maintenir ou stopper l'activité. Selon le procès-verbal, la poursuite d'activité a été actée. Juridiquement, l'entreprise a 2 ans pour reconstituer des capitaux propres suffisants. Contactée, Leetchi n'a pour l'heure pas répondu à nos sollicitations.

Comme le rappellent Les Echos, Leetchi et sa filiale ont connu récemment quelques déboires réglementaires. En décembre, Mangopay a fait l'objet d'un blâme et d'une amende de 150 000 euros de l'ACPR pour manquement à ses obligations de lutte contre le blanchiment.

L'an dernier, un concurrent de Leetchi, la cagnotte Wipliz de Morning, avait stoppé son activité. Cette fintech qui a fusionné avec la Banque Edel de Leclerc expliquait par communiqué vouloir se recentrer sur ses activités B2B « à plus fort potentiel de croissance ».