Braquer une banque façon Bonnie et Clyde ? C’est possible. Reste à ne pas se faire prendre par les forces de l’ordre. Et ça, c’est une autre histoire. En dépit des risques, ils sont nombreux à avoir tenté leur chance. Peu ont réussi. Mais ces braqueurs ont marqué les esprits pour toujours. Voici 5 histoires dignes d'Hollywood.

Avec 79 attaques recensées en 2018 contre 1 474 en 1996 – soit une diminution de 95% – le nombre de vols à main armée visant les établissements financiers est en chute libre depuis une dizaine d’années, selon l'Office central de lutte contre le crime organisé. En cause, la mise en place de mesures de sécurité renforcées dans les agences bancaires : vidéosurveillance, serrures électroniques, sas d’entrée sécurisé, alarmes anti-intrusion, plots de sécurités sur la chaussée… Mais aussi la montée en puissance du paiement par carte bancaire qui a conduit à réduire la quantité de cash conservée dans les agences des banques de réseau et incité les voleurs à préférer les commerces de proximité. Pourtant, aujourd’hui encore, le mythe du braquage à la « Ocean’s Eleven » fascine. Et pour cause, certains ont marqué l’histoire. Voici 5 « casses du siècle » entrés dans la légende.

1. Quand un fils de dictateur braque une banque centrale

Le plus grand braqueur de tous les temps ne ressemble pas exactement aux « gentlemen cambrioleurs » qui peuplent le petit et le grand écran. Et pourtant, avec un butin qui dépasse le milliard de dollars, il s’impose sans difficulté à la tête de ce palmarès.

En 2003, alors que son pays est sur le point d’être attaqué par les États-Unis, le dictateur Saddam Hussein envoie son fils à la Banque Centrale d’Irak. Sa mission est simple : retirer autant d’argent que possible. En l’espace de 5 heures, Qoussaï Hussein rafle 1 milliard de dollars américains en petites coupures. Les troupes américaines retrouveront 650 millions de dollars dans le palais du dictateur. Mais 350 millions sont toujours dans la nature.

2. Des mois dans les égouts pour mettre la main sur des centaines de coffres-forts

Juillet 1976. En rentrant de week-end, les employés de la Société Générale de Nice constatent avec stupeur que la porte de la salle des coffres a été soudée de l’intérieur. De l’autre côté, les forces de l’ordre découvrent une scène à couper le souffle : 370 coffres de particuliers gisent à terre, ouverts de force et vidés de leur contenu.

Au fond de la salle, un trou béant. Trois mois durant, les malfrats ont creusé un tunnel de 8 mètres pour relier la salle des coffres… aux égouts. Et sur les murs, une phrase écrite à la craie qui restera célèbre : « Ni coup de feu, ni violence, ni haine ». Montant du pactole : 46 millions de francs qui ne seront jamais retrouvés.

La plupart des 16 braqueurs finiront par être arrêtés. Y compris Albert Spaggiari, le cerveau présumé du casse. Cet ancien soldat qui aurait débuté ses larcins lors de sa mobilisation en Indochine, a réussi à s’évader de prison en 1977. Il passera sa vie en cavale avant de mourir d’un cancer, en 1989, laissant derrière lui un livre, « Les égouts du paradis », qui a donné lieu à 3 adaptations au cinéma.

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3. Braqueur low cost pour maxi butin

Un couteau affûté et un bon timing : c’est tout ce qu’il a fallu à ce braqueur économe pour réussir l'un des casses les plus rentables de l’Histoire. En 1990, John Goddard travaille comme coursier pour une société de courtage du nom de Sheppard. Imaginez sa surprise quand un individu armé d’un couteau l’embusque dans une ruelle de Londres.

La scène ne dure que quelques secondes, au terme desquels l’escroc prend la fuite avec en poche 292 millions de livres en bons du Trésor. Simple, mais efficace. L’auteur du vol ne sera jamais retrouvé. Mais son complice présumé, Keith Cheeseman, écopera de 6 ans de prison après avoir tenté de blanchir les bons volés.

4. A une empreinte près du jackpot

En 1986, Valerio Viccei débarque à Londres après avoir fui son Italie natale, où il est recherché pour une cinquantaine de vols à main armée. Mais les vieilles habitudes ont la vie dure. Un an après son arrivée au Royaume-Uni, Valerio Viccei s’introduit avec son acolyte dans le centre de dépôts de Knightsbridge, un quartier commercial de Londres. Les deux hommes demandent à louer un coffre-fort. Une fois dans la salle des coffres, ils sortent leurs armes bien cachées et maîtrisent rapidement les gardes de sécurité.

Les malfrats font ensuite entrer plusieurs complices avant d’accrocher une pancarte annonçant la fermeture temporaire du centre de dépôt. Le crime est découvert une heure plus tard, lorsque la relève des gardes arrive. Montant du magot : environ 60 millions de livres. La police scientifique relève toutefois une empreinte qui conduira à l’arrestation de Valerio Viccei. Extradé vers l’Italie, il écope de 22 ans de prison et sera tué dans une fusillade, en 2000. Du pain béni pour les scénaristes d’Hollywood.

5. Une centaine de banques pillées depuis un canapé

Si les hold-ups à l’ancienne sont moins fréquents de nos jours, difficile d’en dire autant pour les cybercrimes. Entre 2013 et 2015, un groupe de pirates informatiques du nom de Carbanak a notamment défrayé la chronique en piratant les distributeurs d’une centaine de banques partout dans le monde.

Les cybercriminels avaient réussi à reprogrammer les distributeurs pour qu’ils se déclenchent automatiquement à un horaire précis. Un complice n’avait alors plus qu’à se présenter à l’heure dite et à récupérer le cash. L’opération a été répétée dans plus de 30 pays, dont la France, pour un butin total estimé à 1 milliard de dollars.

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