Arkéa, l’une des deux confédérations du Crédit Mutuel, a déploré l’adoption par l’organe central du groupe bancaire d’une décision de caractère général qui va, selon elle, attenter à sa position singulière au sein du groupe bancaire mutualiste.

Une « décision de caractère général relative au renforcement de la cohésion du Groupe Crédit Mutuel » : tel est l’intitulé du texte adopté, aujourd’hui mardi 2 février, par le conseil d’administration de la Confédération Nationale du Crédit Mutuel (CNCM), organe central du groupe bancaire. Contre l’avis d’une des composantes du groupe, Arkéa, qui a déploré dans un communiqué que la « CNCM soit demeurée indifférente à ses demandes de retrait de cette DCG ».

Pourquoi Arkéa s’est-elle opposée à ce texte ? Tout simplement car la confédération bretonne, qui souhaite depuis des années, et sans succès, quitter la CNCM pour prendre son autonomie, y voit une « atteinte à l’expression de [sa singularité], à la maîtrise de ses choix stratégiques et de sa liberté d’entreprendre », malgré les « ajustements [qui] ont été apportés à son contenu ». Il contraindrait notamment Arkéa à ne plus utiliser cette marque sans lui adjoindre le terme « Crédit Mutuel », comme elle le fait parfois dans le cadre notamment de son sponsoring sportif. Il pourrait aussi obliger la banque bretonne, présente notamment dans l’assurance (Suravenir) et dans la banque en ligne (Fortuneo), à obtenir l’autorisation de l’organe central en cas d’opérations significatives de croissance externe.

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« Son adoption constitue une nouvelle illustration des divergences profondes existant entre le Crédit Mutuel Arkéa et la CNCM sur la vision du modèle bancaire de demain […] » résume dans un communiqué Hélène Bernicot, directrice générale du Crédit Mutuel Arkéa, qui annonce « [étudier toutes les voies de recours possibles afin d’assurer la protection [de ses intérêts] ».