La banque HSBC France va supprimer 235 postes sur 678 dans sa division de banque d'investissement, soit un tiers des effectifs, et des licenciements secs ne sont pas exclus, a appris mardi l'AFP de plusieurs sources syndicales.

La direction de HSBC France a présenté lundi aux représentants du personnel un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) pour son activité de banque de financement et d'investissement, concentrée sur Paris. Il prévoit de supprimer 235 postes sur 678 d'ici à la fin de l'année 2021, selon des sources syndicales, qui confirment des informations du journal Les Echos. Le PSE comprend « une partie de départs volontaires et une partie de licenciements économiques », a affirmé à l'AFP Eric Poyet, de FO HSBC.

Contactée, la direction de HSBC France indique avoir présenté « un projet pour ses activités de banque de financement, d'investissement et de marchés » dans l'Hexagone. « Son principe serait de réallouer des capitaux et des ressources face aux défis structurels de cette activité, se concentrer sur des activités rentables, réduire la base de coûts et défendre notre compétitivité », précise la filiale française dans une déclaration transmise à l'AFP. Mettant en avant son réseau mondial, HSBC France affirme créer « une banque continentale européenne intégrée ancrée à Paris », « avec une proposition forte axée sur la banque transactionnelle, le financement et les marchés ».

Des licenciements faute de départs volontaires ?

« Cela s'inscrit dans le cadre des nouvelles orientations stratégiques de la banque, qui veut redresser et sauvegarder la compétitivité de son activité Global Banking et Markets », sa banque d'investissement et de marché, a indiqué la CFDT.

D'après cette dernière, la direction envisage des départs volontaires avec des retraites aidées, des congés de fin de carrière et de solidarité (CFCS) et des mesures d'aides au départ pour mener des projets professionnels. « Mais il n'y aura pas assez de volontaires, la pyramide des âges n'est pas favorable aux mesures d'âge », souligne-t-elle, car « ce sont les traders, plutôt jeunes, qui sont principalement concernés ». « Il y aura forcément des licenciements à la fin », regrette-t-elle.

« Un tabou est tombé » avec l'évocation par la direction de « licenciements économiques », juge Eric Poyet, selon qui également « tout laisse à penser qu'il n'y aura pas assez de volontaires ». « On charge la barque en prenant comme prétexte la pandémie », fustige le délégué FO, dénonçant un « effet d'aubaine ».

La revente de la banque de détail clarifiée d'ici fin 2020

La direction prévoit également le « transfert de certaines activités de Paris vers Hong Kong, berceau de la banque », à savoir les « produits structurés de taux et d'actions », et elle compte « réduire le nombre de clients qui ne rapportent pas assez et coûtent en capital », ajoute la source CFDT, qui s'inquiète que la perte de nombreux « gros clients » vienne « écorner l'image de HSBC ».

Le géant britannique a annoncé mi-juin vouloir relancer son plan de restructuration prévoyant 35 000 suppressions d'emplois dans le monde sur 235 000, après l'avoir suspendu un temps pendant la pandémie de Covid-19. Le prochain comité social et économique (CSE) chez HSBC France est prévu pour vendredi.

Concernant la banque de détail de HSBC en France, la question d'une éventuelle cession reste ouverte. Si le réseau n'est pas vendu, il pourrait à son tour être restructuré, redoutent les syndicats, qui s'attendent à être fixés d'ici la fin de l'année.