Après avoir renoué avec les sommets jusqu’en février, les valeurs bancaires ont fortement chuté en bourse, effaçant en quelques jours tous les gains de l’année 2019.

Les banques sont particulièrement infectées par le nouveau Coronavirus, bien plus que des sociétés du secteur du tourisme. Alors que depuis mi-février, la société hotelière Accor a vu son action fondre de 30%, celles de BNP Paribas, de Société Générale et du Crédit Agricole ont chuté de 40%.

Dans le détail, l’action de la Société Générale a perdu 42,4% depuis le 17 février. Celle du Crédit Agricole s’est repliée de 41,3%. Un peu moins boudé par les investisseurs, le titre de BNP Paribas a tout de même fondu de 37,2%. Cette défiance envers les valeurs bancaires n’est pas propre à la France. L’indice Stoxx 600 Banks, thermomètre du secteur bancaire en Europe, a dévissé de 30% depuis mi-février, quand l’indice global, l’Euro Stoxx 600, n’a chuté en comparaison que de 16%.

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Les banques thermomètres de la santé de l’économie

« Les cours des actions des banques diminuent car la crise épidémique va causer une baisse de la marge d'intérêts, une augmentation des défauts sur les prêts, une réduction de la demande de prêts, moins d'activité du type émission d'actions et obligations ou fusions acquisitions », explique sur Twitter Eric Dor, directeur de recherches économique à l’IESEG School of Management.

L’activité des banques est en effet intimement liée à la bonne santé de l’économie, en général, et des entreprises multinationales en particulier. Or, à cause du Coronavirus, les échanges internationaux et la croissance marquent le pas, conduisant même les autorités à revoir leurs prévisions économiques. Dans l’Hexagone, la Banque de France a ainsi divisé par 3 sa prévision de croissance pour le 1er trimestre, à 0,1% contre 0,3% anticipé jusqu’alors, a-t-elle annoncé ce lundi.