En raison de l'épidémie de coronavirus, plusieurs banques suspendent le versement de dividendes prévu en mai. Les appels se multiplient de la part des régulateurs pour que tout le secteur fasse de même.

La pression était trop forte. Vendredi, la Banque centrale européenne a appelé les banques de la zone euro à ne pas verser de dividendes et à ne pas effectuer de rachats d'actions tant que dure la pandémie de Covid-19.

Lundi, c’était au tour de l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution, le gendarme français de la finance, de sommer les établissements de crédit sous sa supervision directe et les sociétés de financement, de préserver leurs « ressources en capital pour pouvoir soutenir l'économie réelle et/ou absorber les pertes », au lieu de récompenser les actionnaires, et ce « au moins jusqu'au 1er octobre 2020 ».

Sollicités par l'AFP dans la soirée, BNP Paribas, Société Générale, Natixis et Crédit Agricole SA répondaient avoir « pris connaissance des recommandations » sans s'engager à suivre les recommandations. La nuit porte conseil visiblement puisque mardi en fin de journée, Natixis et la Société Générale ont annoncé, selon Les Echos, qu'elles ne verseraient pas de dividende au titre de 2019, au moins jusqu'au mois d'octobre.

Une décision risquée

« Le caractère inédit de cette crise justifie pour le moment la prudence et une exception temporaire à notre politique de dividende » , a expliqué François Riahi, directeur général de Natixis dans un communiqué. Une décision qui pourra être reconsidérée en octobre « en fonction de la situation qui prévaudra à ce moment ».

Mercredi soir, Crédit Agricole a emboîté le pas de Natixis et de la Société Générale. Ce choix n’est pas encore partagé par l’ensemble des établissements de l’Hexagone. BNP Paribas a fait savoir qu'elle donnera sa position très rapidement. La suspension des dividendes n'est pas sans risque. Les actions des banques sont en chute libre depuis le début de l’épidémie de coronavirus avec des replis de plus de 50% en trois mois pour Société Générale ou BNP Paribas, par exemple. Résultat, l'absence de dividendes a de quoi inquiéter encore plus les investisseurs. L’action Natixis a perdu ainsi plus de 13% ce mercredi.

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