Alors que des restrictions pèsent toujours sur leur politique de redistribution, les banques françaises se sont engagées à verser à nouveau des dividendes au printemps.

Les actionnaires voient le bout du tunnel ! Gelés au lendemain du premier confinement au printemps 2020, les dividendes vont reprendre dans le secteur bancaire. C’était l’une des grandes inconnues scrutées par les investisseurs dans les résultats annuels des banques. Ainsi, malgré des bénéfices en baisse par rapport à 2019, BNP Paribas, Crédit Agricole et Société Générale ont bel et bien décidé de rétribuer à nouveau leurs investisseurs.

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Le Crédit Agricole chouchoute ses actionnaires

Ce dégel a été permis par l’assouplissement fin 2020 de la position de la Banque centrale européenne sur les dividendes des banques. Leurs versements restent néanmoins encadrés. Jusqu’à fin septembre prochain, les dividendes ne doivent pas dépasser 15% des bénéfices cumulés des années 2019 et 2020 des établissements bancaires.

Pour les actionnaires du Crédit Agricole, cette contrainte n’en est pas vraiment une, dans la mesure où, en numéraire comme en rendement, le dividende prévu sera en forte hausse par rapport aux habitudes d’avant crise de la banque verte. Alors qu’elle reverse habituellement la moitié de ses bénéfices à ses actionnaires, le taux de redistribution grimpe à 66% cette année. Concrètement, le Crédit Agricole proposera à l’assemblée générale des actionnaires du 12 mai 0,80 euro de dividende par action, contre 0,69 euro en 2019 et 0,70 euro prévu en 2020. De quoi porter à 8% le rendement du dividende, calculé à partir du cours de l’action début février (autour de 10 euros), soit 2 points de plus qu’en 2019.

Rachats d’actions au programme pour Société Générale et BNP

BNP Paribas, aussi, s’apprête à lâcher du lest. Elle va proposer lors de son AG du 18 mai la distribution de 1,11 euro par action, ce qui correspond à 21% de son résultat de 2020. D’accoutumée, la banque d’un monde qui change redistribue 50% de ses bénéfices. « La restitution complémentaire de 29% est envisagée après fin septembre 2021 sous forme de rachat d’actions ou de distribution de réserves dès l’abrogation de la recommandation de restriction de la Banque centrale européenne prévue d’ici fin septembre 2021 », explique BNP Paribas par communiqué. Sur la base du cours de son action la veille de la publication de ses performances 2020, ce dividende de 1,11 euro correspond à un rendement de 2,6%.

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Quant à la Société Générale, saluée en bourse depuis la publication de ses résultats 2020 pourtant déficitaires, le dividende sera de 0,55 euro par action, soit le maximum que la banque puisse faire au regard des recommandations de la BCE. Cela correspond à un rendement de 3,2% rapporté au cours boursier du 9 février, la veille de la sortie de ses résultats annuels. Mais, tout comme BNP Paribas et conformément à ce que la Société Générale avait annoncé avant la crise du coronavirus, la banque prévoit qu’une partie de ses bénéfices servent à racheter ses propres actions, ce, pour un montant de 470 millions d’euros, soit une somme équivalente à celle consacrée au paiement du dividende. Prévu au 4ème trimestre 2021, ce programme de rachat, qui sert à doper la rentabilité de son titre, reste bien sûr conditionné à la confirmation de la levée des freins de la BCE.