Les principales banques françaises cotées en bourse ont annoncé qu’elles revaloriseraient leur dividende versé en 2020, à l’exception de la Société Générale. Cette dernière pourrait par ailleurs abaisser à 40% la part de bénéfices allouée aux dividendes.

Jamais les entreprises n’avaient versé autant de dividendes à leurs actionnaires. C’est le constat dressé par le gérant d’actifs Janus Henderson. L’année dernière, en effet, 1 430 milliards de dollars de dividendes ont été distribués à l’échelle internationale, en progression de 3,5% sur un an. Tous secteurs d’activité confondus, les banques, avec 202 milliards de dollars, sont les sociétés les plus généreuses, devant les producteurs de pétrole et de gaz et leurs 124 milliards de dollars de dividendes versés en 2019.

Avec un taux de redistribution des bénéfices traditionnellement autour de 50%, les banques françaises ne font pas exception. Et au regard des dividendes qu’elles souhaitent allouer à leurs actionnaires cette année, 2020 risque d’être aussi fructueuse. En effet, BNP Paribas, Crédit Agricole ou encore Natixis ont prévu d’augmenter le dividende par action. Seule exception : la Société Générale pourrait se montrer moins généreuse à l’avenir, nous y reviendrons.

+2,6% pour BNP, +1,4% pour Crédit Agricole

Dans le détail, lors de l’Assemblée générale des actionnaires du 19 mai prochain, BNP Paribas proposera 3,10 euros par titre. Ce faisant, la « banque d’un monde qui change » rompt ainsi avec les années 2018 et 2019 marquées par la stagnation du dividende par action à 3,02 euros. De quoi porter le taux de rendement du dividende à 6%, en se basant sur le cours boursier au 18 février 2020.

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Cette année, les actionnaires du Crédit Agricole (CASA) recevront, quant à eux, un dividende rehaussé de 1,4% par rapport à 2019, à 0,70 euro par action, s’ils valident bien sûr cette politique de distribution au printemps prochain. Fort d’une cotation en bourse en forte progression ces derniers mois, le taux de rendement du dividende est en léger repli à 5%, après 6% en février 2019.

Les détenteurs de parts de Natixis peuvent eux pousser un « ouf » de soulagement. Suite aux déboires en juin 2019 de son fonds H2O Asset Management, Natixis avait débuté l’année sous de mauvais auspices pour finalement la clôturer avec un bénéfice annuel net en hausse 3%, à près d’1,4 milliard d’euros. Résultat, la banque de financement du groupe bancaire BPCE (Banque Populaire – Caisse d’Epargne) prévoit d’augmenter légèrement son dividende ordinaire à 0,31 euro par titre, après 0,30 euros en 2018. En deçà, toutefois, de sa politique de distribution de 2016 et 2017.

Nouvelle stratégie de redistribution à la Société Générale

Si Natixis, BNP Paribas ou encore Crédit Agricole ont vu leur produit net bancaire et leurs bénéfices progresser l’année dernière, les résultats financiers de la Société Générale ont, à l’inverse, marqué le pas. En 2019, le bénéfice de la banque rouge et noire a ainsi chuté de 21%, à 3,2 milliards d’euros. En conséquence, la banque versera comme l’année dernière 2,20 euros, soit le montant plancher qu’elle s’est engagée à octroyer chaque année. Mais la débâcle financière de la banque pourrait avoir une répercussion à plus long terme sur la rétribution de ses actionnaires.

En effet, à l’occasion de la publication de ses résultats 2019, la Société Générale a annoncé une nouvelle stratégie de redistribution. « Pour 2020, le groupe envisage une modification de sa politique de dividende avec un taux de distribution de 50% du résultat net part du groupe sous-jacent, pouvant inclure une composante rachat d’actions jusqu’à 10% », explique ainsi la Société Générale. De fait, si elle maintient son engagement d’octroyer à ses actionnaires au moins la moitié de ses bénéfices annuels, ce versement pourrait ne plus passer uniquement par du dividende, mais potentiellement aussi par du rachat d’actions. Autrement dit, en 2021, les actionnaires pourraient ne recevoir que 40% des bénéfices sous forme de dividendes. Les 10% restants pouvant servir à racheter des actions existantes afin de soutenir le cours en bourse de la banque. Un cours boursier qui, depuis son point culminant à 140 euros en 2007, a été divisé par presque 5…