Pionnière de la banque à distance, ING a annoncé ce 17 juin lancer une revue stratégique de son activité de banque en ligne en France. Il n’y aura pas de changement pour les clients avant fin 2021. Cette annonce intervient dans un contexte tendu pour cette banque internationale.

La banque ING va-t-elle quitter l’Hexagone ? Cette interrogation est légitimée par la publication ce 17 juin d’un communiqué annonçant une revue stratégique de sa banque en ligne en France, anciennement ING Direct. En principe, il s’agit d’une étape précédant une restructuration, une cession ou encore un redressement. En tout cas, cette annonce préfigure du changement à venir pour la banque en ligne au million de clients. « Cette revue ne concerne pas l’activité de banque de financement et d’investissement (BFI) d’ING en France », précise la banque d’origine néerlandaise.

Arrivée dès 2000 en France avec son livret Orange à taux boosté, ING est une pionnière de la banque en ligne. Elle a lancé en 2009 son compte courant, ce qui lui a permis d’atteindre à l’été 2015 le million de clients, soit un an et demi avant Boursorama Banque. Mais, depuis, la croissance d’ING semble atone. 6 ans après avoir enrôlé son millionième utilisateur, son compteur n’a pas bougé. En 2019, au lancement de son compte Essentielle, le directeur général d’ING France assumait cette inertie, préférant des clients actifs à toujours plus de clients : « depuis 2016, nous avons entamé une profonde transformation, en encourageant nos clients à s'engager plus. Et cela porte ses fruits : aujourd'hui, un client sur 4 a fait d'ING sa banque principale », expliquait alors Frédéric Niel à MoneyVox.

Les difficultés s’accumulent

En dehors de la France, plusieurs indices laissent penser que la situation d’ING est compliquée. En décembre 2020, ING Belgique a ainsi annoncé la fermeture de 62 agences sur les 552 détenues. Quelques semaines plus tôt, la maison-mère aux Pays-Bas prévoyait de supprimer 1 000 emplois d’ici fin 2021 sur les 57 000 employés que compte cette banque internationale. En France, ING compte 700 salariés dont environ les deux tiers sont dédiés à son activité de banque en ligne.

Dans l’Hexagone, ING vient également de faire face à un coup dur. En février, elle a écopé d’une lourde amende de 3 millions d’euros pour des manquements survenus en 2018 et 2019 à ses obligations en matière de lutte anti-blanchiment et contre le financement du terrorisme.

A l’issue de la revue stratégique de sa banque en ligne française, « toute décision potentielle […] serait prise conformément à la législation sociale et réglementaire en vigueur et selon les meilleurs intérêts des clients, collaborateurs et autres parties prenantes de la banque, précise ING. Aucun changement n’interviendra pour les clients de la banque en ligne avant au moins la fin de l’année. Ils peuvent continuer à utiliser leurs comptes bancaires et leurs cartes de crédit, comme habituellement ».

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