Seconde partie de notre entretien avec Nathalie Florent, directrice du marketing de monabanq, qui dresse un état des lieux du marché des banques sur Internet, et de ses perspectives.

(A lire : la première partie de l'entretien)

Depuis peu, ING Direct et Fortunéo proposent, comme vous, des comptes courants et des cartes bancaires. Craignez-vous cette nouvelle concurrence ?

« C'est vrai que l'année 2009 a vu une multiplication des acteurs sur ce marché. Notre réaction est double. D'un côté, on se dit bien sûr qu'il va être de plus en plus difficile de se faire entendre. De l'autre, l'arrivée de ces nouveaux acteurs confirme qu'il y a bien là un marché porteur, ce dont nous sommes convaincus depuis le début. »

Certaines banques traditionnelles, comme LCL ou la Banque Postale, sont également en train d'améliorer leur offre sur Internet...

« C'est vrai aussi, mais nous sommes assez sereins. Notre force, par rapport à ces grands réseaux, c'est notre souplesse. Tous les salariés de monabanq sont rassemblés sur le même site (à Wasquehal, près de Lille, NDLR), on y gagne en réactivité, en cohérence. C'est un mode d'organisation que les banques traditionnelles auront du mal à mettre en place. »

Vous êtes vous-mêmes adossés à un grand groupe bancaire...

« Effectivement, depuis l'été dernier, monabanq est une filiale détenue à 66% par Cofidis Participations, dont l'actionnariat est constitué de la Banque Fédérative du Crédit Mutuel (à hauteur de 67%, NDLR) et de 3 Suisses International (à hauteur de 33%, NDLR). Cela conforte notre potentiel de développement : le Crédit Mutuel voit en nous l'avenir. »

Quelle est la position relative de Monabanq sur le marché des banques en ligne, par rapport à la concurrence ?

« Dans ce domaine, les informations sont toujours difficiles à recueillir, et lorsque nous en avons, nous les gardons pour nous ! Aujourd'hui, monabanq compte environ 250.000 clients. En terme de notoriété, nous nous situons au même niveau que Boursorama Banque, et un peu devant nos autres concurrents. »

Comment jugez-vous le degré de maturité du marché des banques en ligne ?

« C'était encore latent ces deux ou trois dernières années, mais il y a aujourd'hui un faisceau d'éléments qui me laissent penser qu'il est en passe de décoller. Il y a d'abord la multiplication des acteurs : plus nous sommes nombreux, plus nous allons faire accélérer le marché. Il y a ensuite la crise financière, qui a modifié le point de vue des gens sur le système des banques traditionnelles. Il y a enfin la volonté affirmée des Français de payer moins cher les services bancaires. Je dirais que le marché devrait vraiment prendre son envol d'ici deux ou trois ans. »

C'est donc le moment de prendre place dans le bon wagon...

« Oui, je le crois. Mais nous avons confiance dans notre stratégie. Certains de nos concurrents restent uniquement positionnés sur l'épargne. D'autres en sont encore au stade de l'expérimentation. Nous avons, nous, l'ancienneté et le catalogue de produits, qui nous permettent de nous positionner comme une véritable alternative aux banques traditionnelles. »