Le Crédit Mutuel Arkéa, qui rassemble les fédérations Bretagne, Sud-Ouest et Massif Central du groupe bancaire mutualiste, a annoncé vendredi renoncer à imposer des frais d'incidents bancaires aux personnes bénéficiaires de son offre dédiée à la clientèle fragile.

« À compter du 1er février 2019, Arkéa supprime tous les frais d'intervention pour ses clients équipés de son offre spécifique clientèle fragile, dénommée Budg'Equilibre », a fait savoir la banque dans un communiqué. « 50 000 clients actuels des fédérations de Crédit Mutuel du groupe Arkéa sont potentiellement concernés par ce dispositif, sur la base d'une libre adhésion à l'offre Budg'Equilibre [l'offre qui répond à l'obligation des banques de proposer un forfait de compte spécifique aux clients en situation de fragilité financière, NDLR]. Ces personnes qui supportent actuellement des frais bancaires de 400 euros par an et par personne ne supporteraient alors plus aucun frais d'irréguliers », est-il ajouté.

Arkéa cite toutefois ici le nombre de clients potentiellement concernés par ce dispositif - ceux qui pourraient le réclamer - et non le nombre de clients actuellement bénéficiaires. A l'échelle nationale, toutes banques confondues, seuls 10% des clients identifiés comme fragiles bénéficient de ce forfait spécifique, selon les statistiques de la Banque de France.

Plus d'informations sur le forfait de compte spécifique aux clients en situation de fragilité financière

Renoncement à un chiffre d'affaires de « 6 à 7 millions d'euros »

Pour Arkéa, qui compte au total 2,5 millions de clients, cette décision pourrait potentiellement se traduire par un renoncement à un chiffre d'affaires compris « entre 6 et 7 millions d'euros », a précisé à l'AFP son directeur général Ronan Le Moal. Les autres clients, ceux considérés comme non fragiles, pourront de leur côté bénéficier d'une commission d'intervention non facturée par an au nom d'un « droit à l'erreur ». Ce faisant, le groupe bancaire va plus loin que les engagements pris fin 2018 par la profession bancaire devant le gouvernement.

Réunis à l'Élysée pour apporter leur réponse à la crise des « gilets jaunes », les patrons des plus grandes banques françaises s'étaient engagés mi-décembre à plafonner ceux liés aux incidents bancaires à 25 euros mensuels pour les populations les plus fragiles et à geler les frais bancaires en 2019. Quelques mois plus tôt, le secteur bancaire français s'était aussi solennellement engagé auprès du gouvernement français à plafonner les frais d'incident bancaire à un maximum de 20 euros par mois et 200 euros par an pour les clients bénéficiant de l'« offre spécifique », formule régie par la loi et proposée par toutes les banques qui regroupe des services bancaires de base pour trois euros mensuels maximum.

Lire aussi : Pourrez-vous bénéficier du plafond de 25 euros par mois pour les frais de découvert ?