Les prix moyens des principaux frais bancaires sont stables ou en baisse en 2023, en ligne avec la promesse de modération tarifaire faite par les établissements en septembre dernier. Certaines baisses, toutefois, sont en trompe-l'œil, car loin de profiter à tous. Explications.

Les banques ont-elles respecté en 2023 le bouclier tarifaire de 2% maximum promis en septembre dernier ? La réponse est oui, si l'on en croit la traditionnelle étude de début d'année de l'Observatoire des tarifs bancaires (OTB) du CCSF (1).

Mieux, les relevés montrent une baisse des prix moyens pratiqués sur certaines lignes suivies par l'Observatoire (2) : -3,30% pour la tenue de compte actif, -3,56% sur l'assurance perte et vol des moyens de paiements et jusqu'à -10,51% pour les forfaits d'alertes SMS ! Une situation relativement inhabituelle : ces trois tarifs font plutôt partie, en effet, de ceux qui augmentent régulièrement, année après année. Le prix annuel moyen de la tenue de compte, en particulier, a augmenté de près de 180% entre fin 2012 et début 2022.

Les réseaux bancaires, qui enregistrent, comme en 2022, de très importants profits, ont-ils été sensibles à la dégradation de la situation budgétaire des ménages français, minée par l'inflation ? C'est un peu plus compliqué que cela.

Trompe-l'œil

Outre la mise en place d'un bouclier tarifaire, l'autre événement de ce début d'année 2023 est la fusion des réseaux de Société Générale et du groupe Crédit du Nord, unis désormais sous la bannière SG. Une évolution qui s'est accompagnée d'une harmonisation tarifaire. Ou, plus précisément, d'un alignement sur les tarifs de la Société Générale, généralement un peu plus modérés que ceux du Crédit du Nord.

Résultat : cette harmonisation a un « fort impact sur les moyennes tarifaires de l'OTB », note le communiqué qui accompagne l'étude. C'est le cas, notamment, pour la tenue de compte et l'assurance perte ou vol des moyens de paiement, dont le repli s'explique à lui seul par cette fusion tarifaire. En clair, seuls les anciens clients des banques du groupe Crédit du Nord en profitent.

Pire : dans certains cas, l'effet de cette fusion contribue à « gommer des hausses de tarifs opérés par d'autres établissements », note l'Observatoire. Car toutes les enseignes n'ont pas été parfaitement vertueuses : « On constate, en particulier, dans quelques établissements d'un même groupe mutualiste, des hausses plus importantes [que les 2% du bouclier tarifaire] sur certains produits ou services (...). »

A l'inverse, 30 enseignes, sur les 77 qui ont publié une brochure tarifaire depuis l'annonce du bouclier tarifaire, sont allés plus loin que la consigne gouvernementale en appliquant un gel de leurs prix en 2023.

Notre comparatif des banques les moins chères

(1) Le comité consultatif du secteur financier est un organe de concertation entre les pouvoirs publics, les banques, les représentants des salariés du secteur et ceux des consommateurs, sous l'égide de la Banque de France. (2) L'OTB suit plus particulièrement l'évolution des 12 lignes tarifaires les plus fréquemment facturées aux particuliers.