+0,4% : en juin, les prix de l’immobilier ont renoué avec les hausses, à Paris comme partout en France. Pourquoi l’immobilier échappe-t-il à la crise qui touche durement d’autres strates de l’économie ?

+0,4% à Paris, où le prix moyen du mètre carré approche désormais des 10 600 euros ; jusqu’à +0,7% à Lyon et +0,8% à Lille... Au mois de juin, le déconfinement a aussi concerné les prix de l’immobilier, selon les chiffres dévoilés par Meilleurs Agents et Les Echos. Avec le retour progressif à la normale, le marché est immédiatement reparti sur les chapeaux de roue, enregistrant le mois dernier un volume de transactions supérieur de plus d’un tiers à celui de juin 2019.

Comment expliquer cette euphorie, alors même que tout indique qu’une crise économique d’ampleur se prépare ? Par un effet de rattrapage : le confinement décrété pour contenir l’épidémie de Covid-19 a en effet gelé le marché pendant deux mois, mais n’a pas dissuadé les acheteurs d’aller au bout de leur projet, entamé avant la crise sanitaire. « Il y a eu très peu d’annulations », explique le directeur scientifique de Meilleurs Agents, Thomas Lefebvre.

Pas de baisse des prix avant 2021 ?

Cette euphorie est-elle durable ? Elle devrait au moins durer le temps de l’été. A Paris par exemple, les notaires anticipent une progression du prix moyen du mètre carré jusqu’à 10 750 euros en août prochain, portant la hausse sur un an à 7,7%.

Et ensuite ? C’est beaucoup plus difficile à dire. Les indices annonçant une dégradation des conditions de marché existent : forte hausse attendue du chômage, chute de la confiance des ménages, resserrement des conditions de crédit, notamment pour les primo-accédants… A l’inverse, l’effet « valeur refuge » de l’immobilier pourrait jouer à plein lorsque l’effet des mesures économiques d’urgence commencera à se dissiper. Observateur attentif du marché pour le Crédit Agricole, Olivier Eluère anticipe ainsi, dans une récente note d’analyse, une baisse des prix en 2021. Mais une baisse modérée et centrée sur les grandes villes les plus attractives (Paris, Bordeaux, Lyon, etc.), où les prix ont le plus fortement augmenté ces dernières années.