La commission que se facturent entre elles les banques lors d'un retrait d'espèces dans un distributeur a augmenté mais cela « ne devrait pas » se répercuter sur les consommateurs, affirme mercredi le GIE Cartes Bancaires, tandis que l'autorité de la concurrence promet de surveiller le sujet.

L'augmentation a été décidée par le GIE Cartes Bancaires (Groupement CB), gestionnaire du système de paiement par carte en France, identifiable à son logo CB, et dont les membres principaux sont les banques françaises. La commission, versée à chaque retrait par la banque du porteur de carte à la banque gestionnaire du distributeur de billets, « ne s'adresse pas aux consommateurs », assure l'organisme dans un communiqué. « Il ne devrait donc pas y avoir de répercussions de cette augmentation », ajoute-t-il. La commission interbancaire de retrait (CIR) s'élève désormais à 0,89 euro contre 0,57 euro précédemment, a précisé une source bancaire à l'AFP, confirmant une information du quotidien Les Echos.

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En se basant sur le nombre de retraits d'espèces réalisés sur le réseau CB en 2018, soit 1,3 milliard de retraits, cette augmentation devrait permettre aux banques de percevoir au moins 415 millions d'euros supplémentaires. La commission n'avait pas été revue à la hausse depuis juillet 2011, justifie le Groupement CB, alors que le parc de distributeurs automatiques de billets (DAB) « CB en France a été constamment modernisé et que ses coûts ont augmenté ».

L'Autorité de la concurrence n'a pas encore été sollicitée

L'organisme s'était engagé en 2011 à geler son montant pour une durée de 4 ans. Cet engagement avait été négocié avec l'Autorité de la concurrence, qui doutait de la justesse du montant de cette commission alors « fréquemment répercutée aux porteurs par la majorité des banques », soulignait le gendarme de la concurrence dans un communiqué. L'autorité, qui n'a pas à être consultée par le Groupement CB pour faire évoluer sa tarification, a indiqué à l'AFP ne pas avoir été sollicitée sur le sujet. Elle rappelle toutefois dans un communiqué, suivre « attentivement l'évolution des pratiques dans le secteur bancaire » et pouvoir « s'autosaisir, ou être saisie, en cas d'éventuelles pratiques anticoncurrentielles ».

La commission permet aux réseaux bancaires propriétaires de distributeurs automatiques de billets (DAB) de financer leur entretien, leur approvisionnement régulier en billets ainsi que leur « sécurisation physique » et leur maintenance, a précisé le Groupement CB. Dans sa lettre d'engagement en 2011, le groupement CB avait souligné que cette commission avait aussi pour vocation « d'assurer la pérennité du service interbancaire de retrait CB en dissuadant les comportement parasitaires de certains membres » qui, par exemple, « n'installent aucun DAB et ne font ainsi bénéficier leurs clients porteurs que des services de retraits interbancaires ».