Dix millions de Français environ subissent chaque année des incidents de paiement suite à un dépassement de découvert autorisé. Pour éviter de passer dans le rouge, et de subir la cascade de frais qui va avec, MoneeZen leur propose de surveiller leurs comptes pour les alerter en amont, et de leur prêter un peu d’argent le cas échéant.

Clément Carjat en janvier 2019

Clément Carjat est le fondateur de MoneeZen

Clément Carjat, comment vous est venue l’idée de MoneeZen ?

Clément Carjat : « D’un constat assez simple. En cas de dépassement de découvert autorisé, même de quelques euros, les banques facturent des frais d’incidents très importants : autour de 8 euros pour la commission d’intervention, entre 12 et 20 euros pour la lettre d’information pour compte débiteur non autorisé… Pour éviter ces frais, nous allons leur proposer un micro-crédit, compris entre 50 et 300 euros et remboursable en une fois dans un délai maximum de 25 jours. Une sorte d’épargne temporaire, d’argent tampon, qui leur coûtera beaucoup moins cher… »

Comment cela fonctionne-t-il concrètement ?

C.C. : « C’est assez simple. Pour anticiper l’arrivée de l’incident de paiement, notre application se connecte, avec l'accord du client, à son compte bancaire et en suit l’historique en temps réel : son solde, les opérations à venir mais aussi les opérations récurrentes des mois précédents. En croisant ces données, notre technologie est capable de détecter un risque d’incident de paiement, de prévenir le client en amont, par le biais d’un mail ou d’un SMS - ‘’Vous allez être en incident de paiement, cela va vous coûter tant…’’ - et de lui proposer le micro-crédit permettant de couvrir le dépassement de découvert. »

Lancement en mars

Encore en phase de tests, MoneeZen devrait être lancé le 1er mars prochain. La tarification du service est déjà connue : l’accès au service d’alerte en cas de risque de découvert est gratuit. L’usage du micro-crédit, en revanche, est facturé 1,99 euro par mois, en plus du coût du crédit : 1,50 euro pour 50 euros empruntés, 2,50 euros pour 100 euros, 2,80 euros pour 200 euros, 3,80 euros pour 300 euros.

Comment allez-vous financer ces prêts ?

C.C. : « En tant qu’intermédiaire en financement participatif (IFP), nous allons proposer à des investisseurs de le faire, par le biais d'un fonds dont le taux de rendement moyen sera de 10%. »

Que se passera-t-il en cas de défaut de remboursement ?

C.C. : « En accédant au compte bancaire de l’utilisateur, nous récupérons son historique d’opérations, sur 3 à 12 mois selon les enseignes. Nous connaissons donc ses revenus récurrents, ses dépenses… Cela nous permet de jauger le risque que nous prenons en lui prêtant. Si malgré tout, le prélèvement ne passe pas, nous essayons de le replanifier, puis nous entrons dans une procédure classique de recouvrement. »

Ne craigniez-vous pas que les usagers rechignent à vous confier des données aussi sensibles ?

C.C. : « Il n’y a pas de raison. Nous travaillons dans un environnement sécurisé de niveau bancaire, comme n’importe quel établissement de crédit. Par ailleurs, notre modèle économique ne prévoit pas de revendre les données collectées à des annonceurs, contrairement à certains agrégateurs. »

Qui sont vos concurrents ?

C.C. : « Nous sommes aujourd’hui les seuls à proposer un service articulant micro-crédit et corrélation en temps réel avec le compte. Nos concurrents aujourd’hui sont donc surtout la famille et les amis, à qui on emprunte un peu d’argent en cas de difficultés ponctuelles. »

Fiche d'identité : MoneeZen
ActivitéCoaching financier et microcrédit en ligne
Site webwww.moneezen.com
Date de lancementMars 2019
Clientèle viséeParticuliers
Marché viséFrance
AgrémentIntermédiaire en Financement Participatif (en cours)
Capital10 000 euros
Effectif2