Pour la première fois depuis deux ans, l'inflation enregistre en mai une baisse sensible, même si elle reste forte. Une bonne nouvelle pour les consommateurs, qui pourrait avoir une influence sur les futurs taux du Livret A, du LDDS et de LEP.

L'information est tombée ce mercredi matin : en mai, l'inflation a ralenti pour se situer à 5,1% sur un an, contre 5,9% en avril, selon l'estimation de l'Insee. La dernière prévision en date de l'institut statistique, le 5 mai dernier, anticipait plutôt une hausse des prix à la consommation de 5,7%. « Cette baisse de l'inflation serait due au ralentissement sur un an des prix de l'énergie, de l'alimentation, des produits manufacturés et des services », détaille l'Insee sur son site web.

C'est évidemment une bonne nouvelle pour les consommateurs. Sur France Inter ce matin, Bruno Le Maire, le ministre de l'Économie, a même annoncé qu'un « certain nombre de prix vont commencer à baisser ».

Ce repli relativement inattendu, en revanche, pourrait avoir un impact sur le calcul des futurs taux des livrets d'épargne réglementée, qui vont entrer en vigueur le 1er août prochain. À commencer par celui du Livret d'épargne populaire qui, par principe, s'aligne sur l'inflation moyenne hors tabac sur le semestre. Cette moyenne est actuellement de 5,75% pour le 1er semestre 2023, en incluant l'estimation de l'Insee pour mai (5,1% avec tabac) et sa prévision pour juin (5,4% avec tabac). Si ces chiffres se confirment, le taux du LEP, 6,10% actuellement, devrait être ramené, après arrondi, à 5,70% ou 5,80% en août.

Livret A : vers une hausse du taux à 4,20% ?

Qu'en est-il pour le Livret A et le LDDS ? C'est un peu plus compliqué. Car une autre variable entre dans la formule de calcul : la moyenne semestrielle de l'€ster, le taux utilisé par les banques pour s'échanger de l'argent au jour le jour. Cette référence est en forte hausse depuis près d'un an et le changement de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE). Elle a atteint, au 31 mai, de 2,385%. Mais c'est sa valeur au 30 juin qui sera utilisée. A ce rythme, elle devrait s'approcher des 2,70%, ce qui situerait le taux du Livret A et du LDDS à 4,20%, contre 3% actuellement.

A condition, bien sûr, que la Banque de France donne son feu vert. Le gouverneur de l'institution monétaire a, en effet, la possibilité de ne pas retenir le résultat de la formule de calcul et de proposer d'autres taux au ministre de l'Economie, qui tranche. Il est aujourd'hui probable que François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France, se saisisse de ce pouvoir pour contenir la hausse du taux du Livret A et du LDDS à 3,50% ou 3,75%

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