La Banque centrale européenne vient de publier un rapport qui montre que la fraude à la carte de paiement a diminué de 5,8% entre 2010 et 2011 en zone euro. Les fraudes se concentrent de plus en plus sur les paiements à distance, et notamment sur les paiements effectués sur internet.

Sans surprise, les paiements effectués à distance par carte bancaire sont les moins sûrs, selon le deuxième rapport sur la fraude à la carte de paiement publié hier par la Banque centrale européenne (BCE). En effet, en 2011, plus de la moitié des fraudes enregistrées (56%) résultait des paiements à distance, c’est à dire des paiements effectués par courrier, par téléphone ou sur internet. La valeur absolue de la fraude sur ce type de paiements était de 655 millions d’euros en 2011. En très grande majorité (73%), ces paiements à distance ont été effectués sur internet.

1 euro de fraude pour 2.805 euros de dépense

Les autres fraudes à la carte bancaire proviennent des terminaux points de vente (25%) et des distributeurs automatiques de billets (DAB) à hauteur de 20%. Entre 2010 et 2011, les premières ont baissé de plus de 24%, alors que les secondes ont connu un « ralentissement de leur croissance ».

Globalement, le montant total de la fraude s’est établi à 1,16 milliard d’euros en 2011 au sein de l’Espace unique de paiement en euros (SEPA). Ce chiffre est en baisse de 5,8% par rapport à 2010. Mieux encore, « entre 2007 et 2011, le montant total de la fraude a diminué de 7,6% tandis que la valeur totale des transactions s’est accrue de 10,3% pour ressortir à près de 3.300 milliards d’euros par an » précise le rapport. Concrètement, cela signifie que sur 2.805 euros de dépense, 1 euro correspond à un paiement frauduleux.

Cette baisse de la fraude s'explique par les améliorations apportées ces dernières années aux cartes de paiement, selon le rapport. L’adoption du standard de sécurité des cartes à puce EMV, plus sûres que les pistes magnétiques, aurait notamment permis d’éviter certaines fraudes. Toutefois, il semblerait que le problème ait été simplement déplacé vers les pays où les puces ne sont pas encore aussi répandues. Par exemple, en ce qui concerne les fraudes impliquant les DAB, « 95 % du total de la fraude liée à la contrefaçon de cartes s’est produite en dehors du SEPA, contre 67 % en 2010 » constate la BCE qui encourage une adoption plus généralisée des standards EMV.