L'Alliance fédérale du Crédit Mutuel, entité qui rassemble 14 des 18 fédérations régionales du groupe, a publié jeudi un bénéfice net en baisse de 7% au premier semestre, à 1,9 milliard d'euros, et a significativement augmenté ses provisions en cas de défauts de ses clients, dont Casino.

« Dans une période d'inflation, de ralentissement économique et de bouleversement des politiques monétaires, le groupe affiche des résultats financiers qui confirment la pertinence et la solidité du modèle mutualiste diversifié », souligne la société dans un communiqué.

Le produit net bancaire (PNB), équivalent du chiffre d'affaires pour le secteur, a progressé de 4% de près à 8 milliards d'euros sur les six premiers mois de l'année, après recalcul des chiffres de l'an dernier selon de nouvelles règles comptable en vigueur depuis le 1er janvier, pour permettre la comparaison.

L'effet du Livret A

La banque de détail, via les réseaux de ces 14 fédérations et le CIC, représente les trois-quarts de ces revenus.

Ce métier voit sa marge comprimée par la hausse du coût de l'argent, du fait d'une rémunération plus avantageuse pour les épargnants des Livrets A, et par des charges de personnel plus importantes après des revalorisations salariales en début d'année.

« Par contre l'effet de hausse des taux est positif pour nos activités de banque de financement, d'assurance et de banque privée », s'est félicité le directeur général Daniel Baal.

Forte hausse du coût du risque

Le coût du risque, c'est-à-dire les sommes provisionnées pour faire face aux éventuels impayés sur les crédits consentis, a bondi de 44,4% pour s'établir à 679 millions d'euros, précise le groupe bancaire.

Il faut y voir la « conséquence de la conjecture économique que nous ressentons », a affirmé lors d'une conférence de presse M. Baal, qui fait le lien avec « des défaillances que nous avons sur des professionnels, des entreprises ».

Parmi ces dernières, le distributeur Casino en difficulté. Le groupe aux 200.000 salariés dont un quart en France, est engagé dans une procédure de conciliation sur sa dette et espère trouver un accord avec ses créanciers jeudi, ce qui validerait le plan de reprise des milliardaires Daniel Kretinsky et Marc Ladreit de Lacharrière, adossés au fonds d'investissement britannique Attestor.

« Nous sommes comme quasiment toutes les banques de la place sur Casino et les holdings », a relevé Daniel Baal, « et effectivement, on a une incidence significative de ce dossier ».