Le nombre de sites ou d'acteurs proposant des placements frauduleux a continué d'augmenter, tout comme les usurpations d'identité, de plus en plus sophistiquées, ont alerté mercredi l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) et l'Autorité des marchés financiers (AMF).

En 2022, « plus de 1 320 noms » ont été ajoutés aux différentes listes noires constituées par les superviseurs, portant le total à 5 089 noms à fin 2022, selon le rapport annuel des deux superviseurs.

Sur la même période, « 942 cas d'usurpation d'identité ont été détectés », soit une hausse de 9% par rapport à 2021, année où le nombre avait déjà explosé, selon Claire Castanet, directrice des relations avec les épargnants et de leur protection à l'AMF, qui s'est exprimée lors d'une présentation à la presse. « Ces usurpations d'identité nous soucient beaucoup, elles concernent des acteurs régulés, des professionnels agréés ou enregistrés », a-t-elle ajouté. Le sujet est d'autant pris au sérieux que « la technique des escrocs s'affine », selon Mme Castanet.

Les usurpations peuvent également concerner les conseillers bancaires, avec la méthode du « spoofing ». Concrètement, la victime reçoit un appel avec le nom de sa banque affichée sur son téléphone alors qu'elle a en fait un escroc au bout du fil, qui va la manipuler pour lui faire valider des transactions frauduleuses.

« Les escrocs surfent sur les modes », a également souligné Claire Castanet, alors que se multiplient les arnaques liées à des cryptoactifs ou à des placements soit disant écologiques, comme des parkings dotés de borne de recharge.

1 milliard d'euros de préjudice

L'ACPR comme l'AMF alertent régulièrement sur les arnaques financières en ligne, diffusant même une chronique radio sur le sujet au début de l'année.

« Une lueur d'espoir » cependant, selon Grégoire Vuarlot, directeur du contrôle des pratiques commerciales à l'ACPR : « les arnaques changent et les personnes sont davantage sensibilisées aux arnaques les plus simples, sur lesquelles nous avons abondamment communiqué ».

Le préjudice de ces arnaques financières avait été estimé par le passé à un milliard d'euros pour deux ans.