Crédit Mutuel Alliance Fédérale, qui rassemble 14 des 18 fédérations régionales du groupe et le CIC, a durci jeudi sa position sur les entreprises développant de nouveaux projets pétroliers et gaziers, une forme de concrétisation d'un engagement pris fin 2021.

« Dès le second semestre 2024, Crédit Mutuel Alliance Fédérale stoppera ses financements et interventions auprès des entreprises qui continueraient à développer de nouveaux projets d'exploration et de production de pétrole ou de gaz », explique la banque dans un communiqué. Concrètement, le groupe cessera de financer toute entreprise dont la production augmenterait d'une année sur l'autre.

Directrice de l'ONG environnementale Reclaim finance, Lucie Pinson pointe cependant « l'absence d'exigences » précises sur le « niveau de baisse de la production » et sur la possibilité pour les entreprises concernées de vendre des actifs pétroliers ou gaziers afin de répondre à ces exigences.

Responsabilité des banques dans le réchauffement climatique

Cette annonce est la concrétisation d'une promesse datant d'octobre 2021, lorsque Crédit Mutuel Alliance Fédérale s'était engagé à ne plus financer directement de nouveaux projets. Il avait également promis de « dialoguer avec les entreprises de son portefeuille afin de les convaincre de renoncer à développer de nouveaux champs pétroliers et gaziers après une échéance courte, sous peine d'être exclues de futurs soutiens ».

Ce nouvel engagement intervient alors que plusieurs ONG, dont Reclaim Finance, ont publié jeudi un rapport sur la responsabilité des banques françaises dans le réchauffement climatique, « principaux soutiens européens à l'expansion des énergies fossiles » l'an dernier.

Selon cette étude, les neuf premières entreprises pétrolière et gazières américaines et européennes, dont TotalEnergies, BP et Eni, ont reçu collectivement l'an dernier 11,9 milliards de dollars de financement de la part des banques françaises. Une étude aux chiffres « fantaisistes », selon la Fédération bancaire française (FBF).