L'organe central du groupe mutualiste Crédit Mutuel a rendu public jeudi sa proposition de « première étape de rapprochement » en direction de sa filiale Crédit Mutuel Arkéa, qui défend depuis plusieurs années son indépendance.

Charge est donnée par le conseil d'administration à son président Nicolas Théry « de mettre fin à un conflit qui n'est ni dans l'intérêt des sociétaires, ni à la hauteur de la situation économique actuelle et future », est-il indiqué dans un communiqué. La confédération nationale propose d'intégrer dans ses statuts un droit de veto pour toutes les fédérations, une mesure sous conditions, mais garantissant leur « autonomie stratégique et opérationnelle », ainsi que la création d'un poste de vice-président délégué occupé par un représentant des fédérations de Bretagne et du Sud-Ouest, socle d'Arkéa.

Ces mesures constitueraient des « évolutions significatives de la gouvernance du groupe Crédit Mutuel, à même de répondre pleinement aux demandes exprimées et de mettre un terme à un conflit stérile », reprend le communiqué. Elles seraient assorties d'une période « probatoire » de 18 mois assortie d'une « évaluation trimestrielle de la situation ».

Bras de fer au long cours

Le groupe Crédit Mutuel est tiraillé par un bras de fer politico-judiciaire entre ses deux principales entités, Crédit Mutuel Alliance fédérale et Crédit Mutuel Arkéa, cette dernière cherchant à s'émanciper de la tutelle du groupe bancaire, l'accusant de favoritisme. La première, basée à Strasbourg, s'appuie sur les réseaux Crédit Mutuel et CIC et rassemble depuis le début d'année 14 des 18 fédérations nationales.

Le remuant Arkéa, basé dans le Finistère, réunit de son côté les fédérations Bretagne et Sud-Ouest ainsi que plusieurs filiales spécialisées, dont la banque en ligne Fortuneo. Le groupe Crédit Mutuel dans son ensemble revendique 36,1 millions de clients, 83 000 collaborateurs et 5 330 points de vente.