L'intérêt des Français pour les sujets économiques a grimpé et leurs connaissances sont globalement conformes à la moyenne des pays de l'OCDE, selon une enquête de la Banque de France, qui relève toutefois des lacunes et une augmentation des « arnaques », en particulier chez les jeunes.

L'intérêt des Français pour l'économie a grimpé en trois ans, passant de 32% de personnes disant s'intéresser au débat économique à 41% dans cette nouvelle édition, menée auprès de plus de 2 000 personnes de plus de 18 ans, représentatives de la population française.

Fonctionnement d'un prêt, calculs de base... Le niveau de connaissances des Français en matière financière a progressé, même si certains concepts restent peu maîtrisés comme l'inflation ou les taux d'intérêt, détaille l'enquête.

Inflation, Livret A, crédit, agios... Faites-vous mieux que la moyenne au quiz financier ?

Quand il s'agit de leurs attitudes et comportements concrets, la majorité des Français affirment n'avoir qu'une idée approximative du montant de leurs dépenses mensuelles, même si 7 sur 10 affirment surveiller de près leurs finances et 83% régler leurs factures à temps.

L'enquête note ainsi que moins de la moitié des Français se fixent des objectifs financiers de long terme, et que 38% ne comparent pas les offres de produits d'épargne.

Les jeunes, premières victimes des arnaques financières

L'enquête pointe aussi la montée en puissance des « arnaques » financières (aux crédits, aux moyens de paiement ou aux placements), qui est le deuxième sujet des difficultés ou préoccupations financières rencontrées par les Français ces deux dernières années, derrière les problèmes économiques.

Le sujet concerne particulièrement les jeunes : si 9% des Français affirment ainsi avoir fourni accidentellement des informations financières en réponse à un e-mail ou un appel frauduleux, ils sont 26% chez les 18-24 ans. De même, 15% des 18-24 ans indiquent avoir investi dans un placement qui s'est révélé être une escroquerie, contre 6% pour l'ensemble des Français.

« On peut gagner sur la compréhension des relations entre risque et rendement », constate Stéphanie Lange-Gaumand, directrice de l'éducation financière de la Banque de France, ajoutant que, « chez les plus jeunes, on pense qu'on peut gagner beaucoup d'argent sans prendre de risque ».

Des dirigeants aux connaissances « plutôt solides »

Pour la première fois, cette enquête sur la culture financière a aussi été réalisée auprès des dirigeants des entreprises ayant de zéro à 49 salariés. Avec un score de 12 points sur 17, leur culture financière apparait « plutôt solide », selon la Banque de France. Et cette culture augmente avec la taille de l'entreprise, tandis qu'un tiers des dirigeants disent être isolés sur les questions financières, sans aucune aide extérieure.