Le gouverneur de la banque de France a appelé lundi les banques à mieux accompagner le développement des fintech, ces jeunes pousses proposant des services financiers via les technologies numériques, incitant les établissements bancaires « à ne pas se tromper d'adversaires ».

« J'appelle les banques à accompagner les transformations du système financier de manière constructive, sans faire preuve de craintes excessives », a déclaré le gouverneur François Villeroy de Galhau à l'ouverture du deuxième forum Fintech organisé par l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) et l'Autorité des marchés financiers (AMF). « Si les banques et les fintech ne savaient pas chacune innover, et souvent innover ensemble, les big tech [les géants du numérique souvent américains ou chinois, NDLR] ramasseraient la mise », a-t-il souligné, après avoir demandé aux institutions bancaires de ne pas se « tromper d'adversaire ».

Le gouverneur a dit espérer que « les difficultés de la mise en œuvre de l'open banking », c'est-à-dire la possibilité offerte aux entreprises - financières ou non - de se connecter aux services d'une banque via des canaux standardisés et ce afin de développer leurs propres applications, « soient derrière nous ».

« Une réponse sur le fond dans les deux semaines »

Présent lors de l'ouverture du forum, le secrétaire d'État chargé du Numérique Cédric O a renchéri, en affirmant que « la stratégie du containment [endiguement, NDLR] » ne fonctionnait pas et en appelant les banques à ne pas entraver le développement des fintech. Il a aussi appelé à une meilleure régulation au niveau européen. « Quand, du fait de l'application différenciée, certains acteurs, parmi les plus grandes fintech que nous connaissons en Europe, voient, dans l'utilisation de leurs cartes de paiement entre un tiers et la moitié des paiements refusés, cela pose question », a-t-il ajouté.

Par ailleurs, François Villeroy de Galhau a annoncé l'adoption et la publication « d'ici la fin de l'année » d'une charte « qui aborde le parcours d'une fintech depuis le premier contact avec l'ACPR jusqu'à l'obtention de l'agrément requis », notamment en termes de visibilité et de délais dans les démarches. « Il y aura une réponse sur le fond dans les deux semaines », a-t-il promis.