A l'occasion de la publication de ses résultats annuels, jeudi, Crédit Mutuel Arkéa, qui réunit les fédérations Bretagne et Sud-Ouest du groupe mutualiste et diverses filiales, a réaffirmé sa volonté d'indépendance vis-à-vis de son organe central. Le groupe a dévoilé un bénéfice net de 356 millions d'euros, en baisse de 30,2%,

Selon Anne Le Goff, directrice générale déléguée du groupe, ce résultat est d'autant plus remarquable que 2019 avait été une année « très exceptionnelle », avec un bénéfice net record de 511 millions d'euros, gonflé par une cession. Au final, le bénéfice enregistré en 2020 est « du même ordre que celui que nous avions imaginé en janvier », a-t-elle souligné.

Le produit net bancaire, équivalent du chiffre d'affaires pour les banques, a de son côté baissé de 6,3%, à 2,16 milliards d'euros. Comme ses homologues du secteur, Crédit Mutuel Arkéa a fortement augmenté son coût du risque, de +62,3%, à 150 millions d'euros. Néanmoins, cette hausse du coût du risque et la dévalorisation de certains actifs ont été compensées par une marge nette d'intérêt supérieure aux attentes, du fait d'un volume de crédit accordé beaucoup plus important qu'attendu, et par une hausse du montant des commissions.

Le projet d'indépendance au cœur des ambitions

Au sujet du conflit entre Arkéa et son organe central, la Confédération nationale du Crédit Mutuel, Anne Le Goff a affirmé que « le projet d'indépendance était plus que jamais au cœur de [leurs] ambitions », même si les travaux avaient été mis sur pause avec la crise sanitaire et économique.

Ce conflit, qui dure depuis des années, a été réactivé en janvier lorsqu'un projet émanant de l'organe central du groupe a prévu notamment d'interdire à son affilié l'utilisation seule de la dénomination « Arkéa » ou « groupe Arkéa » dans ses activités bancaires, l'obligeant donc à se présenter comme le « Crédit Mutuel Arkéa ». « Cela a clairement été une démonstration pour nous de l'importance de mener ce projet d'indépendance », a commenté Anne Le Goff.

Voire notre dossier sur la guerre des Crédits Mutuels