Le groupe bancaire Société Générale a fait état jeudi d'une nette baisse de ses bénéfices au deuxième trimestre, sous l'effet conjugué d'un environnement de taux bas pénalisant, d'une hausse de ses provisions et de turbulences dans ses activités de marché.

D'avril à fin juin, le groupe au logo rouge et noir a engrangé un bénéfice net de 1,05 milliard d'euros, en recul de presque 14% sur un an, a-t-il fait savoir dans un communiqué de presse. Son produit net bancaire, équivalent peu ou prou du chiffre d'affaires, s'est quant à lui effrité de 2,6% pour atteindre un peu moins de 6,3 milliards d'euros. Ces résultats sont globalement en ligne avec les attentes des analystes compilées par le fournisseur de données financières FactSet.

Sur l'ensemble du deuxième trimestre, le groupe a vu les recettes de sa division de grande clientèle chuter de 6% et ses bénéfices être divisés par presque deux. Cette division, particulièrement visée par un nouveau plan de restructuration annoncé en mai, qui doit se traduire au total par la suppression de 1.600 postes dans le monde, a notamment souffert de la baisse des activités taux, crédit, changes et matières premières dans un contexte de taux bas très pénalisant pour l'ensemble du secteur. Une provision pour restructuration de 227 millions d'euros a par ailleurs été comptabilisée dans les frais de gestion de cette division. Le groupe avait annoncé des coûts de restructuration compris entre 250 millions et 300 millions d'euros en 2019.

Les recettes de la banque de détail en légère hausse

En ce qui concerne les autres grands métiers du groupe, la banque de détail a vu ses recettes progresser très légèrement mais son bénéfice s'est enfoncé de 2,5%. La banque de détail à l'international et les services financiers spécialisés, comme l'assurance, ont suivi une trajectoire similaire, avec une hausse des recettes, mais un bénéfice net en recul de 4,8%.

Le groupe a également été ralenti par une augmentation sensible du coût du risque, qui intègre notamment les provisions passées pour faire face à d'éventuels accidents dans le remboursement des crédits que la banque a accordés. Ce coût du risque a presque doublé sur un an, passant de 170 à 314 millions d'euros, ce qui a affecté tous les métiers. Le groupe met toutefois en avant le fait qu'il a renforcé son assise financière : son ratio de fonds propres « durs », indicateur de référence au sein du secteur, a atteint 12%. Il se félicite également d'avoir réussi à faire baisser de 3% ses frais de gestion.