Ce lundi, l’association Finansol lance la 7e semaine de la finance solidaire. De quoi s’agit-il concrètement ? Il existe des produits d’épargne labellisés solidaires dans toutes les grandes familles de placements : livrets, dépôts à terme, assurances-vie, fonds de placement, actions, épargne salariale, etc. D’autres produits sont aussi revendiqués « utiles » ou « éthiques ». Tour d’horizon.

Livrets d’épargne

Les livrets bancaires labellisés Finansol sont classés en deux grandes catégories : les livrets de partage et les livrets de financement solidaire. Pour les premiers, que l’on retrouve au Crédit Mutuel, au Crédit Coopératif ou à la Maif, un minimum de 25% des intérêts est reversé à des associations. Avec les livrets de financement solidaire, dont le plus connu est le Codevair disponible auprès des Banques Populaires et du Crédit Coopératif, c’est l’épargne collectée qui « permet le financement et l’accompagnement d’activités à forte utilité sociale et environnementale ». Par exemple, l’encours du Codevair sert à financer des prêts immobiliers affectés à des équipements écologiques.

Il existe d'autres solutions d'épargne solidiaire liées à des livrets non-labellisées par Finansol. La Société Générale propose ainsi un « service d’épargne solidaire » qui permet de verser « tout ou partie » des intérêts perçus via un Livret A, un LDD, un Livret Jeune ou un autre compte sur livret à une association ou une fondation. La Banque Postale a lancé un « service intérêts solidaires » équivalent en septembre 2014. Les deux établissements bancaires abondent en outre les donations à hauteur de 10% du montant des intérêts reversés aux associations. Comme pour les livrets de partage labellisés, ces solutions permettent de profiter de la fiscalité s’appliquant aux dons et donc de bénéficier d’une réduction d’impôt sur le revenu.

Comptes à terme

Comme pour les livrets, les comptes à terme (CAT) labellisés solidaires principalement sont « de partage » ou de « financement solidaire ». Parmi les produits labellisés Finansol, si le Crédit Coopératif est l’établissement phare du marché des livrets solidaires, La Nef est celui des comptes à terme. Parmi les produits proposés par la « banque éthique » La Nef, le CAT « Prêt de chez moi » permet de sélectionner les projets que les épargnants souhaitent soutenir.

Les Crédits Municipaux de Paris et de Nîmes proposent aussi des CAT solidaires. Ils permettent de financer leurs activités de microcrédit ou de prêt sur gage.

Contrats et fonds d’assurance-vie

Pour l’assurance-vie, deux possibilités : souscrire à un contrat labellisé Finansol – il en existe deux : le Contrat Solidaire du Crédit Agricole et Entraid’Epargne de la Carac – ou intégrer une dose de solidarité dans son allocation d’actifs. Le contrat de la Carac se distingue par un fonctionnement particulier : il permet de donner aux associations partenaires une partie des revenus perçus et 1% de chacun des versements.

Pour la trentaine d'OPCVM labellisés, un pourcentage minimal de 5% de l’encours « doit financer des projets à forte utilité sociale et/ou environnementale », pour reprendre les termes utilisés dans le guide du label Finansol. Toutes les grandes banques et plusieurs assureurs mutualistes disposent d’au moins un fonds labellisé.

En matière de fonds, il ne faut pas confondre ISR (investissement socialement responsable) et fonds « solidaires ». Le plus souvent reconnaissables grâce au label Novethic, les fonds ISR respectent « des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) » pour reprendre l’argumentaire de Novethic. Finansol insiste dans son dossier de presse sur le fait que le « degré d’engagement » est « plus fort » dans la finance solidaire que dans l’ISR « puisque les activités financées sont choisies en fonction de leur utilité effective en matière de lutte contre l’exclusion de cohésion sociale ou de développement durable ».

Epargne salariale

L’ISR est surtout représenté dans le giron de l’épargne salariale. Les fonds ISR accessibles via les Plans d’épargne entreprise et autres Perco représentaient un encours de 18,8 milliards d’euros au 30 juin dernier. Il convient toutefois de noter que certains FCPE (fonds commun de placement d’entreprise) ISR sont aussi labellisés Finansol, comme le FCPE Cap ISR mixte solidaire de Natixis Interépargne. En tout, près d’une trentaine de FCPE sont labellisés Finansol.

D'autres mécanismes solidaires

Dans ses brochures, l’association Finansol met aussi en avant la possibilité de souscrire au capital d’entreprises solidaires via une trentaine de véhicules labellisés. Si les particuliers conservent leurs actions pendant au moins 5 ans, ils peuvent bénéficier d’une réduction de l’impôt sur le revenu équivalente à 18% du montant souscrit, ou d’une réduction de l’ISF.

Une démarche qui se rapproche du financement participatif. Parmi les nombreuses plateformes de crowdfunding, certaines se présentent comme « solidaires », sans toutefois qu’un label puisse à ce jour le certifier. C’est le cas de la plupart des plateformes de don ou par exemple de Babyloan, plateforme de « prêt solidaire » à des micro-entrepreneurs, et Hellomerci, plateforme de « prêts solidaires entre particuliers ».

Certaines banques proposent enfin de donner une dimension solidaire aux moyens de paiement. Ainsi BNP Paribas est partenaire de l'opération L'Arrondi, qui permet aux particuliers d'arrondir le montant de leurs achats en donnant à des associations, et propose à ses clients de « donner chaque mois les centimes du solde de [leur] compte ainsi qu’un petit montant ». Le Crédit Coopératif va légèrement plus loin avec sa carte Agir : la banque verse 6 centimes d’euro à une association à chaque retrait.

Lire par ailleurs sur cBanque : notre page sur les placements solidaires et le label Finansol ainsi que notre page pour comparer les rendements des livrets de partage.