Crédit Agricole a refusé l'idée d'un accord avec le régulateur européen dans le cadre de l'enquête menée sur la manipulation présumée du taux interbancaire Euribor, a indiqué jeudi Jean-Paul Chifflet, directeur général de Crédit Agricole SA.

« Depuis le début, compte tenu du dossier qui est très bon pour nous, nous avons convenu de refuser l'idée d'une transaction, car cela aurait mis en place notre responsabilité si ça avait été le cas », a indiqué Jean-Paul Chifflet en marge d'une présentation téléphonique consacrée aux résultats trimestriels du groupe.

« Je m'étonne des fuites qui, de mon point de vue, sont savamment organisées depuis quelques jours », a indiqué Jean-Paul Chifflet en référence à des informations de presse selon lesquelles les autorités européennes s'apprêteraient à infliger des amendes à six banques dans le cadre de cette affaire.

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« Pour moi les choses sont très claires, nous avons un très bon dossier, nous avons donc refusé l'idée d'une transaction qui eût constitué une reconnaissance de responsabilité, ce qui n'a pas lieu d'être », a-t-il répété, sans préciser si Bruxelles avait explicitement ouvert des négociations avec Crédit Agricole.

Libor : le groupe continue « à répondre aux enquêtes »

Sur l'autre affaire de manipulation de taux interbancaire, le Libor, Jean-Paul Chifflet a indiqué que le groupe « continuait à répondre aux enquêtes et aux demandes d' informations ». « Nous n'avons aucun grief qui nous est opposé pour l'instant », a-t-il ajouté. La banque indique dans la dernière mise à jour de son document de référence (en juin) que les risques juridiques en cours « susceptibles d'avoir une influence négative sur le patrimoine du groupe ont fait l'objet de provisions adéquates ».

En passant par une négociation à l'amiable avec les autorités, les banques peuvent espérer une ristourne sur l'amende qui pourrait leur être infligée, celle-ci pouvant aller jusqu'à 10% de leur chiffre d'affaires.

Le Libor et l'Euribor, fixés sur la base de taux communiqués par un panel de banques, sont des taux auxquels les banques se prêtent de l'argent entre elles et sur lesquels sont indexés une multitude de contrats et produits financiers.