La Commission européenne s'apprête à mettre en cause pour collusion des banques membres du panel de l'Euribor, le principal taux de référence du marché interbancaire en zone euro, sous le coup d'une enquête depuis plusieurs mois, rapporte lundi le Wall Street Journal.

Quelque 42 banques contribuent au calcul quotidien de l'Euribor pour les échéances allant d'une semaine à un an, déterminé sur une base déclarative.

L'autre taux de référence du marché interbancaire, le Libor, est actuellement au centre d'un scandale de grande ampleur au Royaume-Uni, après la mise au jour de manipulations effectuées par la banque britannique Barclays de 2005 à 2009. « Il s'agit de notre enquête qui concerne le secteur des produits financiers dérivés basés sur l'Euribor », a commenté le porte-parole du commissaire en charge de la Concurrence, Joaquin Almunia lors d'un point de presse lundi à Bruxelles. Il a refusé de confirmer les dires du quotidien américain, et s'est contenté de rappeler que des inspections ont été menées en octobre 2011.

« C'est une enquête que nous considérons comme une de nos priorités. Pour autant, je ne peux pas en dire plus si ce n'est que l'enquête se poursuit et notamment je ne peux pas donner le nom des banques qui sont concernées par cette enquête », a ajouté Antoine Colombani, ce porte-parole. Selon la presse, la banque suisse UBS serait proche d'un accord avec les autorités britanniques et américaines pour éviter d'éventuelles poursuites. En juin, Barclays avait accepté de verser 453 millions de dollars dans le même but.

Des enquêtes ont été ouvertes dans plusieurs pays, y compris en France où le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire après la plainte d'une actionnaire de la Société générale.

L'Euribor-EBF, émanation de la Fédération bancaire européenne (EBF) qui a la responsabilité de l'Euribor, a régulièrement fait valoir que la fiabilité supposée de ce taux était, entre autres, attribuable à la taille du panel des banques participantes, bien supérieur à celui du Libor (18).