Société Générale a annoncé le succès de son émission de titres super subordonnés pour un montant de 1,25 milliard de dollars, qui ont été largement sursouscrits et lui permettent d'améliorer ses fonds propres. Ces titres sont un mode de financement qui avait été mis de côté par les banques suite à la crise de 2008.

La banque indique avoir « structuré et placé avec succès une émission subordonnée hybride Tier 1 perpétuelle conforme aux normes Bâle 3, pour un montant de 1,25 milliard de dollars (940 millions d'euros) à un coupon de 8,25% », dans un communiqué diffusé ce jeudi. « Les fonds propres additionnels (...) de cette émission contribueront à renforcer le ratio de capital Tier One (Bâle 3) et le ratio de capital Global (Bâle 3) du groupe de 27 points de base chacun », précise-t-elle.

Elle se félicite également de « la solidité, de la profondeur et de la qualité du livre d'ordres dépassant 4 milliards de dollars (qui) témoignent de la bonne réception de cette transaction par le marché avec un écho particulièrement favorable auprès des investisseurs institutionnels notamment européens ». Société Générale rappelle que son ratio de fonds propres « durs » (Core Tier 1), calculé selon les normes de Bâle 3 s'élevait à 9,4% à fin juin, et qu'à l'occasion de la présentation de ses résultats du deuxième trimestre, elle a annoncé que son objectif d'un ratio au-dessus de 9,5% à fin 2013 était déjà sécurisé.

Titres risqués pour les investisseurs

Les émissions de titres super subordonnés sont un mode de financement à mi-chemin entre emprunt obligataire classique et émission d'actions qui avait été mis de côté par les banques après la crise de 2008. Ces titres présentent l'avantage de ne pas diluer le capital et de ne pas comporter d'échéances de remboursement fixe.

Ils avaient perdu de leur attrait après la crise de 2008, les régulateurs décidant qu'ils ne pouvaient plus être assimilables à des fonds propres Tier 1, considérés comme les plus solides. Mais une directive adoptée fin juin présente une nouvelle version de ces titres compatible avec les règles prudentielles de Bâle III et permettant d'être comptabilisés en fonds propres.

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Ces « nouveaux » titres super-subordonnés sont plus restrictifs pour les investisseurs : le paiement des intérêts est discrétionnaire et conditionné à plusieurs éléments, comme le niveau de bénéfices, le ratio de fonds propres « common equity tier 1 » ou la solvabilité de l'émetteur.

Si ces titres sont potentiellement assez risqués pour les investisseurs, leur rendement est très intéressant, notamment dans le contexte actuel de taux bas. L'agence de notation Standard and Poor's (SP) a attribué la note préliminaire de « BB+ » aux titres super-subordonnés que prépare Société Générale, soit 4 crans en dessous de sa note de solvabilité. Sa rivale Moody's leur a donné une note similaire (« Ba3 »). L'agence Fitch a attribué de son côté une note de « BB » à l'émission, soit 5 crans en dessous de la note de solvabilité de la banque rouge et noire.