La Société Générale a annoncé mardi un plan d'économies de 900 millions d'euros d'ici à 2015, qui vient s'ajouter aux 550 millions d'euros de réductions de coûts déjà réalisées l'an dernier, après un premier trimestre marqué par une chute du bénéfice net du groupe.

Le groupe bancaire n'a pas indiqué dans l'immédiat les conséquences en termes d'emploi de ces nouvelles mesures.

Sur les trois premiers mois de 2013, Société Générale a vu son bénéfice net réduit de moitié à 364 millions d'euros, affecté par des charges et des éléments exceptionnels à hauteur de 488 millions d'euros, indique-t-elle dans un communiqué. C'est en dessous de ce qu'attendaient les analystes interrogés par DowJones Newswires, qui tablaient sur 370 millions d'euros. En revanche, le produit net bancaire (PNB, équivalent du chiffre d'affaires), qui ressort en baisse de 19,4% à 5,1 milliards d'euros, dépasse les attentes (4,94 mds EUR).

« Le groupe a décidé d'engager un programme d'amélioration de son efficacité, avec trois objectifs : réduire les coûts et renforcer la compétitivité, simplifier le fonctionnement du groupe et renforcer les synergies de moyens entre métiers », indique la banque. « Le plein effet de ce programme est attendu fin 2015, avec 1,45 milliard d'euros d'économies par rapport à début 2012 », et s'accompagnera de coûts de restructuration et d'investissement de 600 millions d'euros, détaille SocGen. « A l'issue de la transformation du groupe fin 2015, Société Générale, s'appuyant sur des métiers adaptés au nouvel environnement économique et réglementaire en Europe sera en mesure de dégager un ROE (rentabilité des capitaux propres, ndlr) de 10% », estime Frédéric Oudéa, PDG du groupe cité dans le communiqué.

Par métiers, Société Générale souligne la bonne résistance de la banque de détail, « notamment en collecte de dépôts ». Le PNB des réseaux France a baissé de 1,5% sur le trimestre, à 2,01 milliards d'euros, celui des réseaux internationaux de 7,7%, à 1,13 milliard.

Les revenus de la banque de financement et d'investissement (BFI) s'établissent à 1,9 milliard d'euros contre 1,867 milliard pour la même période de 2012, mais ressortent toutefois en baisse de 6% en prenant en compte l'impact d'une norme comptable (CVA/DVA) et une décote nette sur les crédits cédés (-226 millions d'euros). Le bénéfice net de la BFI a augmenté de 40,7% à 494 millions d'euros.

Un bénéfice net plombé par des éléments exceptionnels

« Le début du trimestre a été marqué par un apaisement de la crise financière en zone euro » explique la banque, même si « l'environnement s'est ensuite dégradé à la suite des élections en Italie et de la crise chypriote en mars ». Le bénéfice net du groupe a notamment été affecté par la réévaluation de sa dette liée au risque de crédit propre (-685 M EUR), conséquence d'une amélioration des marchés, et par 100 millions d'euros de provisions pour litiges. Sans ces éléments exceptionnels, le bénéfice net aurait atteint 852 millions d'euros.

La banque dit en outre disposer d'un ratio de fonds propres « durs » (capital et bénéfices mis en réserve rapportés aux crédits consentis), déterminé selon les règles Bale III, de 8,7%. Elle vise un ratio proche de 9,5% à fin 2013.