Depuis lundi, l’ensemble des clients de la banque verte ont accès au Crédit Agricole Store, un site internet permettant de télécharger des applications pour smartphones utilisant les données de leurs comptes bancaires. Une première pour une enseigne française.

Lancé il y a trois mois, l’accès au service était jusqu’ici limité, à titre de test, à un « échantillon de clients des quatre caisses régionales Centre Est, Centre France, d’Ile-de-France et Nord de France » explique le communiqué diffusé par la Fédération nationale du Crédit Agricole (FNCA). De même source, « plus de 60.000 internautes ont visité le Crédit Agricole Store » durant cette période.

Calqué sur le principe de l’App Store d’Apple ou de l’Android Store de l’autre géant Google, le Crédit Agricole Store permet aux clients de la banque verte, après identification, de télécharger sur leur téléphone mobile (s’il s’agit d’un iPhone, d’un Android ou, dans certains cas, d’un Windows Phone) des applications exploitant les données de leurs comptes bancaires pour leur offrir des services nouveaux. Ainsi, certaines permettent de personnaliser la consultation de ses opérations (FunkyBank, Pimp Ma Banque), de se donner des objectifs d’épargne (Ma Tirelire), de faire des simulations de prêts (CalcPret) ou encore d’effectuer des paiements entre particuliers (Kwixo).

Accès payant aux données sécurisées

Offertes au téléchargement, toutes ces applications ne sont pas gratuites à l’usage. Certaines impliquent en effet le paiement par le client d’un abonnement, en échange de « la mise à disposition de [ses] données bancaires en mode sécurisé », précise le communiqué. Il est facturé 1,99 euros par mois pour un accès illimité, et 0,79 euros pour une utilisation limitée à 10 applications différentes.

Dans l’immédiat, 14 applications sont déjà disponibles. Mais l’éventail est appelé à s’élargir rapidement. Pour cette initiative, le Crédit Agricole a en effet choisi d’adopter une démarche ouverte, en permettant d’un côté aux usagers de suggérer des idées d’outils qui leur seraient utiles, et de l’autre aux développeurs informatiques de disposer d’un outil de développement spécifique (un SDK en langage technique). Ces développeurs (200 professionnels issus de 18 entreprises différentes) sont regroupés, depuis juillet dernier, dans une coopérative numérique baptisée « Les Digiculteurs ».

Ce choix place le Crédit Agricole en pointe dans le domaine de l’innovation bancaire. Face à l’explosion des usages de banque mobile, toutes les banques françaises travaillent en effet à améliorer leur offre dans le domaine. Mais aucune ou presque n’a fait le choix d’ouvrir ses données à des développeurs indépendants. L’unique exemple comparable en France vient d’Axa Banque qui, en mars dernier, avait adopté la même démarche, dans le cadre d’un concours ponctuel doté d’un prix de 50.000 euros.