La Fédération nationale du Crédit Agricole (FNCA) a mis en garde mercredi contre une séparation stricte entre la banque de détail et les activités de marché au sein de chaque banque, jugeant qu'une telle décision l'obligerait à se tourner vers des établissements étrangers.

« Si on considère le trait qui pourrait être fait au Crédit Agricole entre les caisses régionales et les activités de marché, demain il faudrait aller trouver des refinancements auprès des banques de marché étrangères », a expliqué Philippe Brassac, secrétaire général de la FNCA qui est l'organe de représentation des caisses régionales au sein du groupe Crédit Agricole. « Pour nous, c'est une grave erreur de jugement qui vient du fait que le diagnostic est vrai aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne car eux ont plus d'épargne que de crédit à financer, donc la question de savoir ce que les banques font de l'épargne qui leur est confiée peut se poser ».

Selon lui, le groupe Crédit Agricole a notamment besoin de 80 à 90 milliards d'euros de plus que ses dépôts, à aller chercher sur les marchés, pour pouvoir financer l'économie réelle chaque année. Plusieurs candidats à l'élection présidentielle ont avancé cette idée de séparation, dont celui du Parti socialiste François Hollande, qui avait ensuite précisé qu'il voulait que soient cantonnées les activités spéculatives de chaque banque, c'est-à-dire celles que les établissements mènent pour leur seul profit.