La Fédération Nationale du Crédit Agricole (FNCA) a plaidé contre le calibrage des futurs ratios de liquidité du nouveau cadre réglementaire dit de Bâle III auprès du Commissaire européen chargé des services financiers Michel Barnier.

Selon Bertrand Corbeau, directeur général de l'organe de représentation des caisses régionales du Crédit Agricole, « M. Barnier a été sensible à l'expression de l'inquiétude générale des banques suscitée par le modèle qui se met en place ».

Arguant qu'il s'agit d'un « combat très important à mener » avant la validation européenne de telles mesures, Bertrand Corbeau a estime que son « devoir est d'alerter » et à ce stade « de nous battre pour faire évoluer ces règles ». Il estime en effet que si ces nouveaux ratios étaient mis en oeuvre, ils favoriseraient la titrisation (transformation des crédits en titres financiers cédés à des investisseurs) au détriment du modèle d'intermédiation. Cependant « s'il faut s'adapter, on s'adaptera », a-t-il assuré.

Aux yeux de Philippe Brassac, secrétaire général de la FNCA, Bâle III « va bouleverser le modèle » d'intermédiation de banque universelle de proximité sur lequel repose le réseau coopératif du Crédit Agricole, qui s'estime ainsi « de plus en plus directement touché » et « en voie de marginalisation ».`

Cette position est en ligne avec celle de la Fédération bancaire française (FBF) qui appelle la Commission européenne à tenir compte du danger de voir les recommandations de Bâle pénaliser le financement de l'économie européenne. L'organe représentatif des patrons de banques français juge « indispensable » que les paramètres des ratios de liquidité prévus par le Comité de Bâle soient révisés, les hypothèses émises étant « largement inadaptées ».