Le président du Comité de Bâle, Nout Wellink, a demandé jeudi aux gouvernements de se mettre en ordre de marche afin de s'assurer que la mise en place par les banques du nouveau cadre réglementaire de Bâle III soit effective dès 2013, estimant que tout report serait préjudiciable.

« Tous les pays devraient (...) suivre les étapes nécessaires afin d'adapter les accords de Bâle III à leurs lois et régulations nationales à temps pour une mise en place effective en 2013 », a expliqué Nout Wellink, qui est également le patron de la banque centrale des Pays-Bas.

Le nouveau cadre réglementaire, mis au point par le Comité de Bâle qui réunit banquiers centraux et régulateurs, doit entrer en vigueur à partir de 2013 et avant 2019. Il prévoit notamment que le ratio de fonds propres durs (capital social et bénéfices mis en réserve) soit égal à au moins 7% des engagements des établissements bancaires. Il comprend en outre des ratios de liquidité qui doivent permettre aux banques de faire face à d'importants retraits de leurs clients et à des difficultés pour se financer sur les marchés.

« Les efforts pour repousser ou affaiblir les accords compromettront la stabilité financière et la solidité de la reprise sur le long terme », a estimé Nout Wellink, dans une réponse indirecte à l'Institut international de la finance (IIF). Ce lobby bancaire international a notamment averti que les mesures de liquidité pourraient peser sur le financement de l'économie.

Nout Wellink s'est en outre exprimé sur la régulation des banques dites systémiques, c'est-à-dire dont la faillite menacerait la stabilité du système financier. « Chaque pays doit déterminer s'il a des banques d'une taille et d'une complexité par rapport à son économie intérieure qui font qu'elles sont trop grosses pour faire faillite et devrait prendre les mesures appropriées », a-t-il déclaré. « Après s'être concentré sur les SIFIs (Systemically Important Financial Institutions ou établissements d'importance systémique, ndlr) mondiales, le FSB (Conseil de stabilité financière) devra alors envisager le meilleur moyen de traiter les SIFIs nationales ».

En collaboration avec le FSB, le Comité de Bâle devrait avoir arrêté au milieu de l'année 2011 la liste des banques jugées systémiques au niveau mondial, avant de définir des normes plus strictes pour les aider à se renforcer.