Le gouverneur de la Banque populaire de Chine Zhou Xiaochuan, a jugé vendredi à Paris qu'il faudrait au moins une décennie à l'économie chinoise pour qu'elle change son modèle basé sur les exportations, alors que le monde presse Pékin d'agir en ce sens.

Le gouverneur de la banque centrale chinoise a reconnu que les énormes excédents commerciaux accumulés par certains pays faisaient débat, tout en soulignant sur ce point que la Chine avait déjà entamé un rééquilibrage de son économie en faveur des services. « Je pense que c'est possible mais ça va prendre beaucoup de temps », a-t-il déclaré vendredi à Paris à l'occasion d'un séminaire en marge d'une réunion des ministres des Finances du G20 à Paris, au sujet de ce rééquilibrage jugé nécessaire par de nombreux pays et par le Fonds monétaire international (FMI).

Mais, a-t-il précisé, cela va nécessiter une transformation radicale des modes de production et une formation adéquate des travailleurs chinois. « Ce genre de cycle dure plus d'une décennie », a-t-il affirmé. Pendant cette période de transition, les entreprises chinoises continueront probablement à exporter et à améliorer leur productivité.

Appréciation récente de la monnaie chinoise

M. Zhou a également souligné que l'appréciation récente du yuan, la monnaie chinoise, qui a gagné 3,7% par rapport au dollar entre mi-juin 2010 et fin janvier 2011, n'avait pas empêché les industriels chinois de s'adapter et de réaliser de nouveaux gains de productivité.

« Je pense que cela signifie qu'ils ont encore de la marge pour s'améliorer et pour survivre », a-t-il ajouté. Selon lui, les exportateurs chinois ne sont pas prêts à réorienter plus de 20% de leur production vers le marché intérieur, même si le yuan devait augmenter sa valeur : « Ils disent que les exportations sont toujours plus rentables que le marché intérieur ».