La Banque centrale de Chine a annoncé mardi deux mesures pour tenter d'enrayer la surchauffe de l'économie, le relèvement du taux de réserves obligatoires pour les grandes banques et l'augmentation du taux d'intérêt sur les bons du Trésor à un an.

Selon les analystes, les autorités souhaitent ainsi renforcer le contrôle des risques face à l'explosion des crédits accordés par les banques et éviter la formation d'une bulle financière.

Dans un communiqué publié sur internet, la banque a annoncé une hausse du ratio de réserve de dépôt de 50 points de base qui prendra effet le 18 janvier.

Ce ratio est le montant minimum d'argent que les banques doivent garder en réserve et ne pas utiliser pour des prêts ou autres.

La Banque centrale n'a pas précisé quels étaient les taux actuels, mais selon les médias officiels les grandes banques passeraient d'un taux de 14,5% à 15%.

Selon la même source, cette augmentation ne s'appliquerait pas aux petits et moyens établissements bancaires qui resteraient à un ratio de 13,5%.

Pour faire face à l'impact de la crise financière, les autorités chinoises ont ouvert ces derniers mois les vannes du crédit, mais certains redoutent une nouvelle envolée des créances douteuses dans le secteur bancaire chinois.

La banque centrale a déjà augmenté mardi le taux d'intérêt sur les bons du Trésor à un an.

Cette mesure a été prise au lendemain de l'annonce d'une envolée des crédits accordés en janvier 2010, à 600 milliards de yuans (61 milliards d'euros), soit davantage que les 547,8 milliards de yuans enregistrés pour les mois d'octobre et novembre combinés.

Selon les analystes de Citigroup, cette décision "suggère que les autorités de Pékin sont nerveuses face à cette politique de crédit facile de la part des banques".

La semaine dernière, l'institution avait augmenté son taux d'intérêt sur les bons du Trésor à trois mois.

Mais, pour Chen Xingdong, économiste de BNP Paribas basé à Pékin, la Banque centrale devrait appliquer des mesures plus sévères pour contenir la hausse du crédit.

"Le durcissement devrait être plus intense, pas aussi léger que maintenant", explique-t-il à l'AFP.