Le PDG de Société Générale, Frédéric Oudéa, estime que les banques européennes n'ont pas besoin de nouveaux tests de résistance, car l'exposition des grands établissements à la dette souveraine est déjà connue, a-t-il indiqué dans un entretien à CNBC mardi.

Dans des extraits de l'entretien publiés sur le site internet de la chaîne de télévision américaine, M. Oudéa a jugé que « l'exposition aux dettes souveraines est publique ». « Les marchés peuvent faire des calculs et je pense, de manière générale, que les gens surestiment totalement l'impact de n'importe quel scénario concernant la dette souveraine », a-t-il expliqué.

Il se prononce contre de nouveaux tests de résistance, alors qu'une nouvelle série a d'ores été déjà annoncée pour 2011 en Europe. Le président de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet les juge quant à lui utiles et a annoncé début décembre que les tests seraient « faits régulièrement » en Europe.

Des tests menés fin juillet

Des tests de résistance, examinant la solidité du bilan des banques en les soumettant à divers scénarios de crise, avaient été menés fin juillet sur 91 banques européennes, dont sept avaient échoué (mais pas Société Générale), soit avant les fortes tensions sur la dette irlandaise connues ces dernières semaines.

Concernant les inquiétudes sur la dette des pays les plus fragiles de la zone euro, M. Oudéa a estimé que 2011 peut être encore « potentiellement une année volatile à cet égard ». « Avant que les marchés ne soient rassurés, ils voudront voir les résultats des différentes décisions prises par les gouvernements. Donc cela pourrait prendre du temps », a-t-il dit.

Le patron de Société Générale se prononce à titre personnel pour « plus de convergence, plus de coordination pour cette zone euro ». « Cela rendrait la zone euro plus facile à comprendre par les marchés et les investisseurs aux Etats-Unis ou en Asie. La zone euro telle qu'elle est est un peu complexe », a-t-il jugé.