Société Générale se conformera aux nouvelles exigences réglementaires dévoilées dimanche en mettant en réserve une partie de ses résultats, a expliqué lundi son PDG Frédéric Oudéa, sans évoquer l'éventualité d'une augmentation de capital.

« Les régulateurs ont été pragmatiques en adoptant un calendrier qui permettra à des banques comme Société Générale de se situer au-dessus des exigences minimales grâce à leurs bénéfices, avec une politique de dividende qui demeure acceptable pour les actionnaires », a déclaré M. Oudéa lors d'une conférence organisée par la banque Barclays à New York et diffusée sur le site de Société Générale.

Le PDG s'exprimait à l'occasion de la présentation du plan stratégique de la banque, dévoilé à la mi-juin, à des analystes. Il a confirmé que le groupe visait un bénéfice net de 6 milliards d'euros en 2012, un rendement de ses fonds propres après impôts de 14%-15% (contre 11% au 1er semestre 2010) et un coefficient d'exploitation sous la barre des 60%.

« Je pense que nous resterons au-dessus des exigences minimales tant que nous gèrerons nos engagements », a-t-il ajouté, tout en précisant que la banque n'aurait « pas à diminuer le volume des crédits de manière dramatique ».

Les banquiers centraux et régulateurs de 27 pays, réunis dans le cadre du Comité de Bâle, se sont entendus ce week-end sur les nouvelles exigences qui seront appliquées aux banques en matière de fonds propres.

Elles prévoient notamment qu'au terme d'une phase d'adaptation qui s'achèvera fin 2018, leur ratio de fonds propres « durs » (actions et bénéfices mis en réserve) rapportés à leurs engagements devra atteindre 7% en intégrant un coussin ou amortisseur censé les protéger en cas de crise financière.

M. Oudéa confiant

Société Générale affichait, fin juin, un niveau de fonds propres durs de 8,5%, mais en appliquant une définition moins restrictive que celle du nouveau cadre réglementaire. « C'est un relèvement significatif (des exigences, ndlr) », a jugé M. Oudéa, qui s'est néanmoins dit « confiant ».