Chronologie de « l'affaire Kerviel » en Janvier 2008.

24 janvier

- La Société Générale annonce une fraude de 4,9 milliards d’euros portant sur ses produits dérivés. Le courtier incriminé s'appelle Jérôme Kerviel, un jeune homme de 31 ans qui travaille au front office et dont la rémunération n'excède pas 100.000 euros par an. Il est mis à pied. Selon la banque, il a profité, de « sa connaissance approfondie des procédures de contrôle », pour « dissimuler ses positions grâce à un montage élaboré de transactions fictives ».

- La Société Générale dépose une plainte pour « faux en écritures de banque, usage de faux en écritures de banque et intrusions informatiques ».

- Le PDG Daniel Bouton, annonce que le conseil d'administration a refusé sa démission la veille. Il annonce une augmentation de capital de 5,5 milliards d'euros pour renforcer les fonds propres et déclare renoncer à son salaire pendant « au moins » six mois.

- Elisabeth Meyer, avocate de Jérôme Kerviel, confirme que son client « n’a pas pris la fuite ».

25 janvier

- Le domicile de Jérôme Kerviel à Neuilly-sur-Seine est perquisitionné et « des pièces utiles à l'enquête » sont remises par la Société Générale aux policiers de la brigade financière.

- Nicolas Sarkozy déclare que la fraude « interne » n'a « pas touché la solidité, ni la fiabilité du système financier français ».

26 janvier

- Jérôme Kerviel est placé en garde à vue à la brigade financière.

27 janvier

- La Société Générale explique que la fraude portait sur des positions (50 milliards d'euros) et que rien ne permet d'affirmer que le jeune trader ait bénéficié de complicités.

- Les avocats du courtier, eux, accusent la banque d'avoir élevé un « rideau de fumée » pour dissimuler des pertes et de s'être précipité pour liquider ses positions.

28 janvier

- Daniel Bouton nie catégoriquement la thèse selon laquelle Jérôme Kerviel aurait servi de « bouc émissaire » pour masquer la crise des « subprimes ».

- Christine Lagarde affirme que la fraude n'obligera pas la Société Générale à s'adosser à une autre banque.

- Jérôme Kerviel admet avoir pris des « positions non admises » dès la fin 2005 et « dissimulé » ses actes, sans détournement à son profit. Il affirme que « d'autres traders ont agi à un moindre niveau à l'instar de ce qu'il a accompli » et suggère que sa hiérarchie était au courant.

- Une information judiciaire est ouverte. Le trader est mis en examen pour « abus de confiance » et laissé en liberté.

- Nicolas Sarkozy déclare : « Je n'aime pas porter de jugement personnel sur les gens, mais on est dans un système où, quand on a une forte rémunération qui est sans doute légitime, et qu'il y a un fort problème, on ne peut pas s'exonérer des responsabilités ».

29 janvier

- Le parquet de Paris fait appel de la remise en liberté conditionnelle de Jérôme Kerviel.

- Christine Lagarde dément avoir été informée de la fraude le 20, soit 3 jours avant Nicolas Sarkozy.

- La Société Générale se constitue partie civile dans l'enquête.

- Le titre de la banque prend près de 11%, dopé par des rumeurs de "bid" de BNP Paribas à 92 euros.

- Les actionnaires salariés portent plainte contre X.

30 janvier

- Réunion du conseil d'administration de la Société Générale. Daniel Bouton est maintenu à son poste.

- « Tous les contrôles permanents au sein de la Société Générale ne semblent pas avoir fonctionné comme ils auraient dû », déclare Christian Noyer. Il assure aussi avoir averti le 23 janvier la Réserve fédérale de New York et la Banque centrale européenne de la situation.

- Une perquisition est effectuée au domicile parisien du frère de Jérôme Kerviel.

31 janvier

- BNP Paribas confirme réfléchir à une offre sur la Société Générale.

Autres articles

Rétrospective de « l’affaire Kerviel » : janvier 2008, février 2008, mars 2008, avril 2008, mai 2008, juin 2008, juillet 2008.