Une dizaine d'années après leur création, deux néobanques européennes, Revolut et Bunq, viennent d'annoncer des bénéfices, pour la première fois de leur histoire.

Le modèle économique des néobanques peut-il leur permettre d'atteindre la rentabilité ? Cette question, de nombreux observateurs se la posent depuis qu'a émergé, au cours des années 2010, une myriade de nouveaux acteurs issus de l'économie numérique et proposant des services financiers, essentiellement sur mobile, aux consommateurs européens.

Deux de ces acteurs, la Britannique Revolut et la néerlandaise Bunq, viennent d'apporter un début de réponse. Les deux néobanques, qui opèrent en France grâce à un passeport européen, viennent d'annoncer coup sur coup avoir enregistré les premiers bénéfices de leur histoire.

Plus de dépôts et de comptes payants

Créé en 2012 et doté d'une licence bancaire complète depuis 2014, Bunq indique avoir déclaré un bénéfice net avant impôt de 2,3 millions d'euros au dernier trimestre 2022. Celle qui se présente comme la 2e plus grande néobanque de l'Unio européenne est donc désormais rentable, grâce notamment à une forte hausse de ses revenus de commissions bancaires (+37% sur un an) et des dépôts de ses utilisateurs (+64%), qui atteignaient 1,8 milliard d'euros fin 2022.

Revolut, de son côté, est rentable depuis un peu plus longtemps. La néobanque, qui vient seulement de dévoiler ses résultats 2021, a déclaré un bénéfice net de 26,3 millions de livres sterling (environ 29,6 millions d'euros au cours actuel). Créée en 2014 et disposant depuis 2021 d'une licence bancaire complète délivrée par la Banque centrale européenne - ce qui lui permet de continuer d'opérer dans l'Union malgré le Brexit -, elle revendique également 27 millions de clients particuliers dans le monde en 2022.

Comme Bunq, Revolut a enregistré une forte hausse des dépôts de ses clients : +58% entre 2021 et 2022, pour atteindre 7,4 milliards de livres sterling. Surtout, elle a réussi à en convaincre un bon nombre d'opter pour un abonnement payant : le nombre de clients déboursant entre 2,99 et 13,99 euros par mois pour utiliser ses services a progressé de 75%.

Le nombre de clients utilisant Revolut chaque semaine a progressé de 50%, et leur dépense moyenne de 10%. Signe d'une « intégration plus profonde de Revolut dans la vie financière des clients, qui l'utilisent de plus en plus comme une banque en ligne au quotidien », se félicite le communiqué de la néobanque.

Néobanque : le comparatif des banques mobiles