En 2018, les banques vont recentrer leurs investissements dans l’innovation sur des technologies traditionnelles pour elles, veillant à mieux adapter leurs canaux et produits à l’économie numérique, et améliorer la sécurité et la lutte contre la fraude.

Comme chaque année, EFMA, organisme interbancaire de veille sur l’innovation, et Infosys-Finacle, qui développe des logiciels bancaires, ont publié leur rapport sur l’innovation en banque de détail, basé sur des entretiens avec des cadres bancaires du monde entier.

En 2018, l’agenda de l’innovation dans les banques restera presque exclusivement consacré à la numérisation de leur modèle économique. Pour parvenir à s’adapter à la nouvelle économie, elles vont généralement continuer à augmenter les budgets consacrés à l’innovation. En espérant un retour sur investissement à court terme : plus d’un répondant sur deux dans un délai de 1 à 3 ans, et même plus de 30% en moins d’un an.

Un recentrage sur les technologies traditionnelles

Ces investissements, toutefois, ne seront pas fléchés tout à fait de la même façon que les années précédentes. Ces derniers temps, les banques avaient fortement misé sur des technologies dites disruptives, c’est-à-dire susceptibles de modifier en profondeur leur modèle économique : l’intelligence artificielle, l’automatisation des processus, la réalité augmentée, les nouveaux moyens de paiement, la blockchain…

En 2018, elles semblent vouloir opérer un recentrage sur des technologies plus traditionnelles : la numérisation de leurs produits et services existants, l’amélioration de l’expérience clients, la sécurité et la lutte contre la fraude… En Europe, les banques vont également investir dans des interfaces informatiques de type « API », suite à l’entrée en vigueur, en janvier, d’une nouvelle directive sur les services de paiement (DSP2).

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La menace GAFA

Pourquoi ce recentrage ? Les banques veulent capitaliser sur leurs points forts, alors qu’elles sont de plus en plus attaquées par de nouveaux entrants sur certains de leurs métiers traditionnels, les paiements et les crédits notamment.

Ainsi, les principales menaces qu’elles ressentent ne viennent plus des fintechs, avec lesquelles elles travaillent de plus en plus souvent, mais des géants technologiques comme Facebook, Amazon et Apple, et des néobanques.