Mi-septembre, le secteur bancaire s'est engagé à limiter à 2% les hausses de tarifs en 2023. Alors que de nombreuses enseignes actualisent leurs grilles tarifaires, nous sommes allés vérifier si elles avaient tenu parole.

C'est un des engagements obtenus par le gouvernement en septembre dernier : le secteur bancaire a promis de limiter à 2% maximum la hausse de ses tarifs en 2023. Ou plus précisément des tarifs les plus courants, ceux qu'elles facturent pour les produits et services utiles au quotidien. Un tout petit bouclier tarifaire donc : l'économie annuelle permise par ce geste, par rapport à une répercussion complète de l'inflation, sera inférieure à 10 euros par client, en moyenne.

Une promesse, néanmoins, est une promesse. Nous sommes donc allés vérifier que l'engagement pris s'était concrétisé dans les nouvelles brochures tarifaires actuellement publiées par nombre d'établissements bancaires. Nous avons pour cela comparé les tarifs en vigueur au moment de la prise d'engagement, le 13 septembre dernier, et les nouveaux tarifs publiés et programmés pour entrer en vigueur d'ici au 1er février 2023.

Verdict ? La modération tarifaire annoncée semble globalement au rendez-vous.

Quelques entorses sur les cartes bancaires

Quelques entorses sont néanmoins à signaler. Elles concernent souvent la facturation des cartes bancaires :

  • +2,5% sur CB Classic à débit immédiat à la BFCOI de la Réunion et à la BFCOI Mayotte ;
  • +2,27% sur les CB classiques à débit immédiat et débit différé au Crédit Agricole de Lorraine ;
  • +2,09% sur les CB à autorisation systématique au Crédit Agricole Nord de France ;
  • +4,87% sur les CB classiques à débit immédiat au Crédit Mutuel MABN.

Du côté de certaines Caisses d'Epargne (1), le prix de l'assurance perte et vol des moyens de paiement, qui figure bien parmi les lignes tarifaires représentatives suivies par la Banque de France, a quasiment doublé, de 18,30 à 36 euros par an, soit une hausse de 96,72% ! La Caisse d'Epargne justifie toutefois cette hausse en expliquant qu'il s'agit d'une nouvelle assurance aux garanties plus larges, couvrant notamment les vols d'espèces, de papiers officiels ou de clés.

Il y a enfin le cas un peu complexe des retraits d'espèces dits « déplacés », c'est-à-dire effectués hors du réseau de distributeurs automatiques de sa banque. Pour les rendre plus profitables, les banques ont deux solutions : en augmenter le coût unitaire ou diminuer le nombre de retraits offerts chaque mois. Plusieurs établissements (2) ont opté pour la seconde solution, qui permet, de fait, d'échapper à la contrainte du bouclier puisqu'il ne s'agit pas d'une hausse tarifaire à proprement parler. Concrètement, toutefois, cela peut se concrétiser par une forte inflation des frais payés par l'usager, selon le nombre de retraits déplacés effectués par mois. Un exemple : en 2022, la Banque de Savoie ne facturait les retraits déplacés qu'à partir du 5e par mois. En 2023, ce sera dès le 3e. Ainsi, un client qui effectuerait 4 retraits en dehors de sa banque verrait sa facture pour ce service passer de 0 euro à 2 euros par mois.

Le classement des banques les moins chères

Mis à jour le 21 novembre à 10h10 : corrections après précisions sur les hausses tarifaires dans les Caisses d'Epargne.

(1) Côte d'Azur, Grand Est Europe, Hauts de France, Ile-de-France, Languedoc-Roussillon, Loire Drôme Ardèche, Loire-Centre, Midi-Pyrénées, Rhône Alpes. (2) Banque de Savoie, Banque Populaire Val de France, Crédit Agricole Alsace Vosges, Crédit Agricole Nord de France.