Les banques sont d'accord pour baisser leurs frais d'intervention, en cas de chèque ou prélèvement sans provision, de 50%, a déclaré jeudi Georges Pauget, co-auteur d'un rapport sur les frais bancaires remis à Christine Lagarde, ministre de l'Economie.

Cette baisse est un élément d'un « package sécurité » réservé aux clients les plus fragiles de la banque et préconisé par les auteurs de ce rapport. Outre cette baisse, ce package comprend d'autres mesures, comme une carte de paiement avec autorisation systématique de la banque. « Les banques ont donné leur accord, c'est acquis », a déclaré M. Pauget, qui a consulté avec Emmanuel Constans, autre co-auteur du rapport, à la fois les banques et les associations de consommateurs durant plusieurs semaines.

Du côté de la Fédération bancaire française, on souligne que l'ensemble des propositions va être soumis pour consultation au Comité consultatif du secteur financier (CCSF) dès la semaine prochaine.

Les deux experts avaient été chargés en mars dernier par Mme Lagarde de rédiger un rapport sur les frais bancaires, décriés par les associations de consommateurs pour leur opacité, leur cherté et leur complexité. « Les banques françaises sont plutôt moins chères que les banques européennes, si on inclut le coût du crédit qui est moins élevé », a ajouté M. Pauget, ancien directeur général du Crédit Agricole. Ainsi, pour un emprunt de 100.000 euros, le client paiera 300 euros de moins par an en France que la moyenne européenne. En revanche, les services bancaires sont légèrement plus chers, soit environ 20 euros de plus sur l'année, a-t-il ajouté.

Parmi le catalogue de mesures proposées, deux autres paraissent également déjà acquises, a-t-il ajouté, soit la présentation à part des 10 opérations les plus fréquentes et leurs tarifs sur les plaquettes des prix, et une offre de services de base, avec une carte à autorisation systématique pour les clients les plus fragiles. Ce système permet de bloquer tout de suite un paiement, si le compte n'est pas suffisamment provisionné. Le client échappe en conséquence à des frais sanctions ponctionnés par la banque.

Les litiges autour des frais sanctions représentent les deux-tiers des plaintes des clients des banques auprès des associations de défense des consommateurs, selon M. Serge Maître, secrétaire général de l'AFUB (association de défense des usagers des banques). Dans certains cas, les frais d'intervention encaissés par la banque peuvent coûter plus de 1.000 euros par mois au client en difficulté.