Un basculement ? « Depuis la fin 2022, tous les segments du marché ont basculé dans le rouge », affirme la plateforme Meilleurs Agents dans son baromètre de mars publié ce mercredi. « La palme de la plus forte baisse revient à Lyon et Nantes », où les prix des ventes chutent de 2% en seulement 2 mois.

Le marché immobilier « peine à sortir de l'hiver », regrette la plateforme d'estimation immobilière en ligne Meilleurs Agents, à l'heure de dévoiler son baromètre mensuel des prix. « Depuis la fin 2022, tous les segments du marché ont basculé dans le rouge, un phénomène que nous n'avions pas observé depuis 2014. Si la capitale reste sans surprise orientée à la baisse (-0,4% au cours du mois écoulé), c'est désormais le cas de l'ensemble des communes du Top 10 (-0,4%) ainsi que celles du Top 50 (-0,1%). »

Les prix retombent dans toutes les grandes villes (à l'exception notable de Nice, où ils progressent de 0,7% sur le mois de février) mais, nouveauté de l'année 2023 : « Les zones rurales qui, depuis l'épidémie de coronavirus, jouaient le rôle de locomotive du marché, continuent de voir leur prix chuter (-0,4%). »

Les évolutions sur deux mois, du 1er janvier au 1er mars 2023, sont encore plus notables : -0,8% à Paris, -0,7% dans les 10 plus grandes villes de France, -0,2% dans le « top 50 » des villes françaises, et -0,7% dans les zones rurales. Depuis le début de l'année 2023, « la palme de la plus forte baisse revient à Lyon et Nantes qui ont, toutes les deux, vu leurs prix chuter de -1% au cours du mois de février et de plus de -2% depuis le début de l'année. »

Top 10 des villes françaises : 8 moyennes en baisse en février

  1. Lyon (5 203 € du m2) : -1% en février 2023
  2. Nantes (4 164 € du m2) : -1%
  3. Lille (3 433 € du m2) : -0,7%
  4. Montpellier (3 669 € du m2) : -0,6%
  5. Marseille (3 979 € du m2) : -0,4%
  6. Strasbourg (4 042 € du m2) : -0,3%
  7. Rennes (4 273 € du m2) : -0,2%
  8. Toulouse (3 856 € du m2) : -0,2%
  9. Bordeaux (4 972 € du m2) : 0%
  10. Nice (5 136 € du m2) : +0,7%

A noter : Paris (10 154 € du m2, -0,4%) est un cas à part, et ne fait donc pas partie de l'indice « top 10 » de Meilleurs Agents.

Les conditions de crédit immobilier, avec des taux en très nette hausse, favorisent évidemment cette tendance à la baisse des prix : « En France, le volume de prêts immobiliers pourrait rapidement retrouver son niveau d'avant 2016 », juge cette plateforme d'estimation de prix. « Si tel était le cas, cela pèserait dès cette année sur le nombre de transactions qui repassera sous le million. »

« Seul rayon de soleil dans ce contexte », selon Meilleurs Agents : « Les délais de vente se raccourcissent dans les principales agglomérations françaises. Depuis novembre, il faut en moyenne une semaine de moins pour concrétiser une transaction dont quatre jours gagnés au cours du seul mois de février. »

(1) Le baromètre Meilleurs Agents (indices des prix immobiliers, IPI) s'appuie non pas sur les prix affichés mais bien sur celui des ventes. La plateforme immobilière affirme s'appuyer sur « les transactions historiques enregistrées par la base BIEN des Notaires de Paris / Ile-de-France, les transactions communiquées par les 11 000 agences immobilières présentes sur la plateforme (Elles couvrent en moyenne plus de 30% des transactions immobilières nationales, y compris dans les zones rurales), les annonces immobilières de la plateforme retraitées car il s'agit de prix de commercialisation et non de prix de vente, des données socio-démographiques, la base des Demandes de valeurs foncières (DVF) ».