Mois après mois, la hausse des taux et les difficultés accrues d'accès au prêt immobilier se confirment. Le taux moyen sur 25 ans s'approche des 3%, et le dépasse pour les emprunteurs ne présentant aucun apport personnel à leur banque, en ce début 2023, selon l'observatoire Crédit Logement-CSA. Les deux tiers des crédits sont signés sur des durées supérieures à 20 ans.

De 1% en janvier 2022 à 2,59% en janvier 2023 : le taux moyen des prêts immobiliers sur 20 ans a bien plus que doublé en l'espace d'un an. Comme un symbole du basculement opéré sur le marché du financement des projets immobiliers des Français. Dans le même temps, selon l'observatoire Crédit Logement-CSA, qui base ses analyses sur l'imposant flux de dossiers de demandes de cautionnement de prêt bancaire, le taux sur 25 est lui passé de 1,15% à 2,74%.

Le tournant de l'année 2023 n'est pas plus réjouissant pour le portefeuille des candidats à l'emprunt : certes les blocages de prêt devraient décroître, grâce à l'actualisation désormais mensuelle des seuils maximum (taux de l'usure), mais les taux ne vont eux pas cesser de grimper... Les dossiers ayant transité par l'organisme de cautionnement Crédit Logement en témoignent.

Taux moyens de crédit immobilier
Durée de remboursementTaux moyen en janvier 2023Taux moyen en décembre 2022
Prêt sur 15 ans2,43%2,14%
Prêt sur 20 ans2,59%2,30%
Prêt sur 25 ans2,74%2,42%

Source : Observatoire Crédit Logement/CSA - Janvier 2023

Le taux sur 15 ans est toujours mesuré mais il devient de plus en plus rare : plus des deux tiers de crédits immobiliers sont accordés sur une durée de remboursement supérieure à 20 ans selon cet observatoire, qui publie ce mardi 7 février son baromètre mensuel portant sur les données de janvier.

« Tous les ménages sont maintenant contraints à l'abandon des projets ambitieux »

Pire : « pour les emprunteurs les moins bien dotés en apport personnel, notamment sur des prêts à 25 ans, les taux dépassent maintenant les 3%. » Sur un an, en comparant le trimestre écoulé (novembre à janvier) à la même période un an plus tôt, le nombre de prêts bancaires accordés décline de 41,9%.

« Avec le resserrement de l'accès au crédit, la demande est fragilisée par les pertes de pouvoir d'achat et la remontée de l'inflation et des taux des crédits immobiliers, analyse Crédit Logement-CSA. Ces conditions pénalisent fortement les ménages faiblement dotés en apport personnel, mais tous les ménages sont maintenant contraints à l'abandon des projets ambitieux. »

Crédit immobilier : quel est l'apport personnel attendu par les banques en fonction de votre âge ?